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Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde

Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
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9 septembre 2010

Fin de l'aventure, retour en France...

Bonjour à tous

Après 2 grosses semaines de vadrouille en Inde avec mon chéri puis des vacances bien reposantes avec ma famille, me voici enfin en France, devant un ordinateur (cassé mais il tient toujours vaille que vaille) et avec internet haut débit! (ça change de Darjeeling!)
Je m'attèle à la rédaction des articles concernant ma petite aventure, et je posterai sous peu (j'espère) quelques photos prises au cours de ces 2 semaines.

A bientôt!

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3 août 2010

Mon sponsor !!

Un petit mot concernant mon sponsor, MERIAL, un laboratoire francais, la branche veterinaire de Merieux, qui soutient depuis longtemps et avec passion les etudiants veterinaires! N'ayant plus le statut d'etudiant pour cette mission puisque j'ai du passer ma these quelques jours avant de m'envoler pour Darjeeling, je n'ai eu droit a aucune bourse etudiante, et c'est pourquoi j'ai postule pour la "Bourse aux idees" organisee chaque annee par Merial. Mon double projet (Inde et Maroc) a ete retenu et grace a eux l'organisation en a ete plus facile. Mais ils ne se sont pas arretes la, et m'ont donne l'idee de faire parler de mon action en Inde via divers moyens de communication. Nous avions envisage la television, projet malheureusement irrealisable pour des raisons tres compliquees, mais egalement des articles dans des revues veterinaires mais egalement plus grand public et, evidemment, ce blog, que je suis heureuse d'avoir pu presque tenir a jour, meme si ce n'etait pas toujours evident et que parfois il fallait un peu "meubler" certaines journees creuses.
30 juillet 2010

30 juillet 2010, dernier article…snif !

Dernier jour seule à Darjeeling, et dire qu’au début je me plaignais de la lenteur du temps qui passe ! C’est toujours comme ça de toute façon, on se dit qu’on va avoir le temps de tout faire, de faire un blog très complet, avec pleins de catégories, des montages vidéos à la pelle, des photos triées et classées par catégorie… et puis le dernier jour arrive, on n’a pas fait la moitié de ce que l’on voulait… et on n’en a plus le temps. Tant pis, je continuerai ce blog en France, j’y raconterai, avec moultes photos évidemment, notre périple dans les montagnes du Bengale Occidentale et du Sikkim, nos visites planifiées ou non d’autres endroits improbables… bref, un petit aperçu des deux semaines de bourlingue que j’ai hâte d’entamer avec mon chéri !

Après avoir fini de préparer et ranger ma chambre, je suis partie avec Bénédicte (la française mariée à un indien) pour Siliguri, en faisant un petit détour par Chowrasta pour refaire une injection d’anti-inflammatoire à Mousken, qui va visiblement beaucoup mieux. Pour l’occasion j’ai pu remarquer qu’ils avaient mis un bandage de fortune, apparemment imbibé d’eau, pour refroidir le membre entre deux douches.



Le membre a encore un peu dégonflé d’ailleurs.



En attendant que Bénédicte me recherche en taxi, je vais manger au Hasty Tasty, où j’avais goûté pour la première fois un thali du Nord de l’Inde. Pour le coup, je comptais manger léger, route cahotique juste après oblige, et j’ai donc commandé deux idlis. En repartant, je passe devant l’étal où les thalis sont présentés, et je n’ai pas résisté à l’envie de les prendre en photo pour vous montrer la différence

Thali d’Inde du Nord


Thali d’Inde du Sud


« Special Thali »… à part le riz qui est différent, je ne vois pas trop la différence, mais bon…



Le repas de Bénédicte avec ses beaux-parents tardant un peu, je décide de faire un petit tour…par Chowk Bazaar, pour changer ! J’y trouverai les fameuses robes de chambre, qui peuvent être portées à la fois pour dormir ou bien pour sortir en ville… Le bon goût incarné !



Par contre les pashminas de cet étal semblaient assez jolies avec des motifs typiques mais pas trop kitsch… ou bien est-ce moi qui commence à me faire au goût indien ?

Enfin, un petit tour dans une « ruelle » de Chowk Bazaar que je regrette de ne pas avoir traversé plus tôt ! J’ai pu y prendre en photo un bel étal de légumes…


… des jolis sacs de thé…


… et des paneers ! Jusqu’alors je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais je n’ai pas résisté à l’envie de demander à goûter, et verdict : ça ressemble beaucoup à de la mozzarella, même si c’est fait à partir de lait de vache.



La suite du récit sera malheureusement sans photos car durant la route la météo était exécrable, et la conduite un peu sportive du chauffeur m’a rendue malade ! Heureusement en somnolant la nausée est un peu passée et j’ai pu profiter des paysages de la plaine, très différents de ceux des montagnes, hormis plusieurs plantations de thé (comme quoi il y a également du thé en plaine, même si ce n’est pas la même sorte de thé que celui de Darjeeling apparemment) et des forêts d’arbres immenses, implantées par les anglais pour les constructions coloniales à l’époque.

Bénédicte me parle de Siliguri, cette ville à seulement 3h de route de Darjeeling et pourtant tellement différente, tant par le climat (vrai climat indien, très chaud et lourd en cette saison) que par la mentalité des gens, bien moins accueillante que celle des gens des montagnes. D’ailleurs on peut remarquer cela en observant les chiens des rues, tous très maigres et très fréquemment galeux…

Elle m’emmènera manger le soir dans un petit restaurant, où je dégusterai mon premier vrai curry au poisson, délicat mais pénible à manger en raison de toutes les arêtes… décidément cette manie de couper les morceaux n’importe comment m’exaspère tout doucement.

Voila, je ne sais pas trop quoi dire pour la fin, mais je ne réalise pas trop encore, je crois. J’aimerais encore refaire une matinée de stérilisations, à faire 6 chiennes d’affilée, ça a quelque chose de grisant et très amusant, même si j’admets qu’il faut être légèrement frappée du bocal (ou vétérinaire, cela revient au même !) pour apprécier de faire ce genre d’acte à la chaîne…

Pour ceux qui souhaitent poursuivre les aventures d’une autre française en Inde, je vous invite à voir le blog de Bénédicte, qui vit à Siliguri depuis 3 mois mais qui vient très fréquemment en Inde depuis bientôt 7 ans, pour rejoindre son mari.
http://www.vismavieeninde.blogspot.com

Elle a fait beaucoup de bénévolat auprès des aveugles, des enfants, dans les mouroirs de mère Thérésa à Calcutta, dans des associations équivalentes aux refuges où j’étais, mais dans le Ladakh, un ancien royaume bouddhiste dans le nord-ouest de l’Inde où les conditions météos sont drastiques (désert à 3500m d’altitude), enfin bref, une fille passionnante qui n’est jamais à court d’histoires croustillantes, drôles ou horribles, mais des petits bouts d’Inde vécus, qui mis bout à bout reflètent bien cette mosaïque géante qu’est ce sous-continent indien. L’inde, on aime ou on n’aime pas, personnellement ce fut une expérience fantastique car j’ai pu y côtoyer les extrêmes, la plus grande bonté comme la cruauté gratuite, l’attention presque affable et le m’en-foutisme horripilant, la beauté et la laideur, bref, une expérience unique dont je ne réalise sûrement pas encore la portée, mais dont je garderai un souvenir impérissable. Pas forcément extrêmement bon, car il y a des aspects de l’Inde dont on préfèrerait ne pas avoir connaissance, mais inoubliable, ça c’est certain !

29 juillet 2010

29 juillet 2010, derniers préparatifs...

Voila, ça y est, à l'heure où j'écris ces lignes mon chéri est dans l'avion pour Londres, demain matin Londres-Delhi, après-demain matin Delhi-Calcutta et enfin Calcutta-Bagdogra! Un long voyage avec un sac à moitié rempli d'un nombre impressionnant de médicaments et matériels médicaux, tous offerts gracieusement par des gens de tous horizons: Rémy mon vétérinaire de Saverne (un grand merci à lui!), des bénévoles de la SPA de Saverne, des amies (merci Alexia!) et surtout des membres du forum 1cheval.com, qui ont répondu vite et massivement à l'appel que j'avais lancé il y a moins de 15 jours. Un immense merci à tous! Il y avait tellement de matériel et médicaments que tout n'a pas pu partir dans cette valise, et le reste sera soit envoyé par la poste en septembre, soit confié à Bénédicte, la française habitant à Siliguri, quand elle reviendra en France en décembre prochain... à suivre, donc!

La préparation du sac ayant pris beaucoup de temps hier soir, je suis restée debout jusqu'à une heure totalement indécente (4h45), mais cela m'a permis d'assister à un spectacle pour le moins magique: le lever du soleil! La fatigue et le mal de crâne ont fait que je n'ai pas attendu une demi heure de plus pour voir réellement le soleil se lever, mais j'ai vu la luminosité augmenter et entendu les oiseaux piailler... Petit moment magique que je garderai sans doute longtemps en mémoire, comme ce ciel encore tout engourdi de la nuit qui s'éveille à travers les nuages...




Heureusement pour moi, l'inactivité temporaire du refuge a fait que ma grasse matinée jusqu'à 10h30 n'a dérangé personne et n'a en rien perturbé les (non) activités de la journée. J'en ai profité pour demander à Bidia de me tatouer les mains au henné, pour parfaire ma tenue d'indienne pour samedi! A ce sujet, comme le principal intéressé n'a plus accès à internet, je peux enfin me permettre de mettre sur la toile la photo de mon sari!



(photo du 12 juillet dernier)

Cependant, il me reste encore une dernière chose à faire en ville: soigner Mousken, le poney boiteux de la veille. Je pars donc vers midi, les mains encore pleines de henné séché, pour la ville. Sur la route, je croise évidemment des chiens errants, qui profitent du ciel clémant pour faire la sieste dans la rue.
.



Juste avant d'arriver aux stalles des poneys, je m'engouffre dans un petit magasin de Chowrasta, juste à la droite du marchand de liqueurs, et que les australiens m'avaient chaleureusement recommandé. Je n'y trouverai pas le bracelet de bras que je cherche depuis si longtemps, mais ceux-ci n'étaient tout de même pas vilains.




A ma sortie du magasin, la pluie fine s'est transformée en trombes d'eau et je retrouve alors les soigneurs abrités juste devant les stalles, visiblement ra vis de me voir. Je leur demande comment va Mousken, ils me répondent qu'il va un petit peu mieux, l'appétit est toujours aussi bon et ça a dégonflé. Je me pen che pour voir les dégâts, mais effectivement, le membre a dégonflé de moitié! Il faut dire qu'ils se sont carrément relayés pour faire les soins tels que je leur avais montré! Comme quoi, il faut toujours croire aux miracles! Mousken aura tout de même droit à son injection de méloxicam (anti-inflammatoire), et cette fois-ci, je l'attacherai moi-même très court pour qu'il ne nous refasse pas le cirque des deux dernières fois. Cela me fait un peu mal au coeur de devoir attacher un cheval très court par les rênes du mors, et de le voir tirer dessus, mais je préfère ça plutôt que de me retrouver avec un cheval étalé par terre car il aura glissé sur le carrelage mouillé...


Ma mission de la journée terminée, je reprends mes préparatifs de mon séjour "touristique" à Darjeeling. Cela passe évidemment par un hôtel sympathique et pas trop cher! Après avoir tenté sans succès de négocier une chambre à l'hôtel Aliment, je passe devant un bel hôtel, le Silver Cascade, qui a un mur assez original (statue de Shiva)





A première vue, cet hôtel est bien trop cher pour le budget de 200 roupies par nuit que nous nous étions fixés, mais une question ne coûtant qu'un peu de salive, je passe la porte de ce charmant hôtel. La gérante m'accueille avec le sourire et ne s'en départit pas quand je lui annonce que je cherche une chambre pas chère pour passer deux nuits. Elle me dit qu'ici, en hors saison, elle brade les chambres car elle préfère avoir des chambres remplies plutôt que l'hôtel complètement vide, et que les premiers prix pour les chambres doubles commencent à 300 roupies. Un peu au dessus du budget de départ, mais je ne saurais refuser l'invitation à voir la chambre. Et là... TRES agréable surprise: jolie vue, ou du moins belle exposition, la vue étant bouchée par les nuages, mais je sais pour connaitre un peu la topographie de la ville que d'ici, par temps clair, on doit avoir une belle vue sur la chaine himalayenne. A cela s'ajoutent un balcon privé, une salle de bains avec eau chaude 24h/24 (alors qu'à l'autre hôtel il n'y avait d'eau chaude que de 16h30 à 18h...), la télé avec le cable, et une décoration à la fois typique mais tout à fait de bon goût. Bref, une petite merveille, qui se loue, en pleine saison, 2500 roupies me dit la femme de chambre. La cerise sur le gâteau sera d'entendre des noms d'oiseaux en français provenant d'une chambre à côté... Je me précipite (j'exagère à peine) pour tomber sur 3 jeunes hommes, dont l'un râle comme un putois à cause de la coupure d'électricité (forcément...), et avec qui je discuterai pendant une bonne demi-heure (ils voyagent à travers l'Inde pendant 2 mois), et aurai la confirmation que cet hôtel est absolument charmant et d'un rapport qualité/prix imbattable (ils avaient dormi à l'Aliment avant de se rabattre sur le Silver Cascade).

Réservation faite pour deux nuits, je commence ma descente vers le Bazaar pour rentrer. En contournant l'hôtel, je tombe sur une fresque originale, dont je n'arriverai malheureusement pas à savoir ce qu'elle représente





Il y a néanmoins un petit air de fresque de Parthénon qui n'est pas pour me déplaire!


En passant dans Ladenla Road, la soif se fait sentir... petit détour par le Big Bite, où le lassi sera délicieux, certes un peu plus cher qu'au Unique, mais vraiment agréable. Petite frayeur au moment de finir mon verre... il y a des glaçons au fond! Cela dit, plus de 9h après avoir bu ce lassi mon ventre va toujours très bien... Cela dit il faut rester vigilant, le couple de lyonnais que j'avais rencontré m'ont raconté que lors de leur dernier voyage ils avaient attrapé la tourista...à leur retour en France! La pluie, qui avait temporairement cessé, redouble de plus belle, et me donne l'occasion de photographier un autre parapluie arc-en-ciel. Décidément j'aime beaucoup ces parapluies, c'est une jolie touche de couleur dans un paysage gris!




Toujours occupée à planifier notre séjour en amoureux, je me dirige (pour la première fois d'ailleurs) vers le quartier de la gare. Cette gare est le terminus du fameux Toy Train, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, et qui relie Siliguri à Darjeeling en 8 longues heures.

Vue de la gare





Dans la gare, une chienne dort paisiblement sur un banc. Elle ne m'en voudra pas trop de la réveiller puisque ce sera pour manger le naan que je lui tends!





La stèle rappelant le statut du Toy Train





A mon retour à Lebong, je ressens un grand coup de barre (je me demande encore comme j'ai fait pour m'endormir dans le taxi en moins de 10 minutes) et ne remarque pas tout de suite Uno qui me tourne autour. Mais qui est donc Uno? C'est vrai que je ne vous ai jamais parlé d'elle je crois... Uno est une chienne errante vivant à Lebong, dans la rue principale (donc en contre-haut du refuge), et qui est trèèèès sympathique... et gourmande! Les jelabis, ce n'est pas assez bon pour elle, les biscuits, il faut les sélectionner... Bref, tout le monde l'adore et elle est gâtée de tous les côtés. Cela ne l'empêche pas de venir voir régulièrement les humains simplement pour réclamer des caresses, comme ici. D'ailleurs, en regardant la photo attentivement, vous comprendrez peut-être pourquoi elle s'appelle Uno.





Quelques mètres plus bas, talonnée par Uno, je tombe sur une deuxième bouille familière: la petite chatte blanche que j'ai énucléé il y a quelques semaines! Je l'observe en vitesse, elle va très bien et la blessure est très belle.






Je craignais la rencontre entre la chienne et la chatte, mais visiblement les deux se connaissaient déjà, et la chatte a un caractère absolument adorable! Ceci m'a permis de prendre une photo pour le moins étonnante... deux animaux sur la photo, tous deux borgnes du même oeil!




De retour au refuge, je termine mes préparatifs, tout en prenant auparavant une photo de mes mains, car à coup sûr avec le contact de la lessive, la couleur risque de s'éclaircir. Je ne sais pas trop ce que Bidia m'a dessiné sur la main droite, mais la main gauche est plutôt réussie!




 

28 juillet 2010

28 juillet 2010, vaccins des poneys, 2e édition!

Deuxième journée de beau temps en plein mois de juillet, prions pour que ça dure! Matinée toujours calme puisqu'aucune chirurgie n'est prévue de toute la semaine... Cela dit, même si j'ai appris ici à prendre mon mal en patience, une journée d'inactivité me déplait toujours, et je décide sur un coup de tête d'avancer mon programme de demain à aujourd'hui, pour profiter du beau temps. Mon programme de demain était simple: vacciner à nouveau les poneys de Chowrasta et faire un petit tour au salon de beauté pour "dompter la jungle".

Au moment de partir, je prends en vitesse une photo de 2 des 4 boucs fraichement castrés (par Saila) qui s'en vont, encore titubants sous l'effet de la xylazine.




Yoguesh ayant également des courses à faire en ville, nous partons vers midi, en taxi collectif. Arrivés en ville, je lance mon programme de la journée: première étape: MANGER! ça parait bête, mais en ce moment les cuisiniers du refuge ont l'air particulièrement en manque d'inspiration, donc j'ai faim! J'ai jeté mon dévolu sur un petit restaurant conseillé par le Lonely Planet et où je n'étais pas encore allée, à savoir le Big Bite. Il est pourtant très facile à trouver avec sa devanture rose bonbon en plein Ladenla Road (à une centaine de mètres de la poste). Je demande des idlis, mais ils n'en ont pas aujourd'hui... Tant pis, va pour un masala dosa! Ce fut un excellent choix, car ce masala dosa s'est révélé largement meilleur que celui (déjà pas mauvais) que j'avais pu goûter au Frank Ross Café. Croustillant et moelleux, épicé sans trop l'être, ce fut un vrai régal pour les papilles!


Après un bref détour par le stand Airtel pour mon forfait (il faudra que je pense à faire un article dessus), je me dirige vers un "beauty parlour" qu'une amie indienne (Bidia) m'a recommandé. Je savais d'avance qu'en Inde, les épilations ne concernaient que les jambes et les aisselles, jamais le maillot (messieurs, poursuivez la lecture à la prochaine photo!). Mais je n'en savais pas plus pour le déroulement d'une séance d'épilation dans un salon indien. Alors, le contexte l'exigeant et ma curiosité aidant, j'en ai poussé la porte. Une esthéticienne m'a fait enfiler une sorte de robe courte (mi cuisse) et très échancrée au niveau des bras, afin que je puisse me déshabiller sans toutefois l'être trop. Puis elle m'a installée dans un fauteuil en s'asseyant sur un tabouret en face de moi. La séance ressembla vaguement à une séance dans un institut classique, à quelques détails (amusants) près:
- le pot de cire ressemblait étrangement à un pot de peinture de Castorama
- les bandes de tissu n'étaient autre que... des morceaux de jeans!
- les indiennes ne doivent pas avoir la même notion du chaud que moi, car chaque application de cire m'a soigneusement brulé un bout de peau!

Bref, à l'issue de la séance d'épilation des jambes, l'esthéticienne m'a fait remarquer, l'air étonnée, que j'étais particulièrement rouge... Hé oui madame, je suis blonde à peau claire... N'écoutant que mon courage (hum), je lui demande de faire les aisselles dans la foulée. A la fin de la séance, voulant découvrir la technique de l'épilation au fil (que j'avais vu dans un magazine TV), je prétexte quelques poils naissants pour demander à ce qu'on les enlève. L'esthéticienne s'exécute et c'est assez impressionnant! Une simple bobine de fil à coudre et pic, pic! Poil par poil, mais très rapidement, elle fait place nette! Je lui ai bien demandé de répéter le mouvement pour préparer le fil torsadé à épiler, mais je serais incapable de le refaire!

(messieurs vous pouvez reprendre la lecture)

Cette étape peu agréable (enfin) finie, je reprends ma route direction Chowrasta. Sur la route, je ne résiste pas à l'appel des samossas du Unique, et je prendrai un délicieux Lassi à emporter par la même occasion. Une adresse décidément très intéressante!


Sur la route je croise un stand d'en-cas salés apparemment très appréciés des indiens. Je ne me rappelle plus du nom de ces en-cas, mais ils se présentent sous la forme suivante: il faut percer une paroi des coques (sur la droite dans le grand sac), puis garnir l'intérieur d'un mélange (les petits tas du milieu) avant de le remplir d'un liquide chaud (le liquide contenu dans le bidon de gauche. Autant les deux premiers ingrédients paraissent alléchants, autant le dernier... je n'ai pas trop confiance. Je ne suis pas tombée malade le premier jour à Kalimpong quand Gopal m'en a fait goûter, mais je ne retenterais pas l'expérience dans un stand dont je ne connais pas la salubrité.



Après un petit détour à la pharmacie pour acheter les doses de vaccin anti-tétanique, je prépare mon petit stand de vaccination, pendant que les soigneurs arrivent avec leurs poneys. Et autant la vaccination de la dernière fois était un véritable capharnaüm, autant cette fois-ci, j'ai pu apprécié la méthode et l'efficacité indienne, rare mais très impressionnante quand elle se met en place! J'avais 2 vaccins à faire par poney, le vaccin anti-rabique en sous-cutanée et le vaccin anti-tétanique en intra-musculaire. Le problème consistait pour moi à préparer les doses, et surtout ouvrir les flacons de vaccin anti-tétanique, ce qui prend un temps fou car le verre est de mauvaise qualité. Mais l'efficacité indienne a fait qu'un enfant m'ouvrait au fur et à mesure les flacons, pendant qu'un jeune appelait les poneys un par un, et cette fois-ci tous étaient très bien tenus. En moins d'une demi-heure, tout le monde était vacciné!



(remarquez la petite taille des poneys, même moi je dois me baisser!)




(petit détail de la selle, vieillote mais joliment décorée, si j'ai bien compris ce sont des selles népalaises)

Au moment de vacciner Mousken, le petit bai brûlé qui m'avait fait une scène digne d'une corrida la dernière fois, le soigneur me demande ce qu'il peut faire pour son antérieur. Je baisse les yeux et...gloups!




Il y a des jours où je rêverais d'avoir un échographe à la place des yeux... Comment faire un diagnotic sans aucun outil? Je le fais marcher, boiterie très franche, 4 voire 4,5/5 au pas, et membre gonflé du paturon jusqu'au coude. Le pauvre est même douloureux quand on palpe l'épaule, et le fait savoir assez violemment! Donc petit tour demain pour faire une piqure d'anti-inflammatoire! Je savais que j'aurais du emmener de l'équipalazone, je le savais...

On termine par la gentille Jassi, celle dont j'avais paré les pieds la dernière fois. Elle est à nouveau ferrée mais ses antérieurs sont plutôt jolis.



En regardant cette photo je me dis qu'on peut penser que les soigneurs portent du vrai "Diesel". Il faut savoir qu'en Inde, la contrefaçon est très présente, même dans les boutiques spécialisées, la marque la plus contrefaite étant "The North Face", surnommée alors "The North Fake"!


Mon programme de la journée fini, j'entame la deuxième partie, décidée il y a à peine quelques heures, à savoir rejoindre les australiens, que j'ai croisés par hasard dans la rue, autour d'un délicieux café frappé dans le même café que la dernière fois. Ces gens sont décidément charmants, peut-être un peu originaux sur les bords, mais très intéressants, intéressés (dans le bon sens du terme évidemment) et pleins de vie! Cette fois-ci, ils veulent que l'on reprenne une photo, mais juste nous, avec la gérante de l'hôtel où ils séjournent habituellement, l'hôtel Dekeling (recommandé par le Lonely Planet et par plusieurs voyageurs que j'ai croisés). Remarquez d'ailleurs, petit manque que je comble en dernière minute, que la gérante porte le robe traditionnelle tibétaine (elle l'est), composé d'une robe longue sur une chemise et d'un tablier rayé. Très joli, va très bien aux femmes locales, mais me donne l'air atrocement bouffie les rares fois où j'ai tenté de l'essayer!





Juste avant le café j'étais descendue par une rue parallèle de Ladenla Road (je commence à connaitre ce coin comme ma poche!) et je suis enfin entrée dans un petit magasin que j'avais repéré il y a longtemps, à savoir des colliers, bracelets et boucles d'oreilles en perles. Ceux qui me connaissent comprendront évidemment pourquoi je n'y suis pas rentrée plus tôt. Cela dit, je pense que pour mes soeurs, cela fait un joli souvenir! Je me permet de parler de ce magasin car il est à la fois étonnament petit et fourni, il y a des centaines, que dis-je, des milliers de colliers disponibles, une quantité inimaginables de boucles d'oreilles et des assortiments à en faire tourner la tête. Le tout à prix fixé, non marchandable. En demandant la raison à la vendeuse, cette dernière m'a très gentiment expliqué qu'elle estimait que tout travail méritait salaire, et que tout ce qui est vendu dans la boutique est le fruit du travail de sa famille, et cela ne se marchande pas. Original pour le coin, mais appréciable, d'autant plus que les prix sont plus que raisonnables! Si vous voulez passer voir ce magasin étonnant, il se situe dans NB Singh Road, proche de Clubside.


Dernier point de la journée, mais pas des moindres, une petite pause germanique avec un jeune couple rencontré en sortant du Big Bite. Lui est professeur de sport, elle est orthophoniste et tous deux traversent l'Inde en amoureux. Je les avais abordés à l'entrée d'un magasin de pashminas, voyant que le marchand essayait de leur refourguer une écharpe en lapin en la faisant passer pour de la pashmina (poil de chèvre rappellons-le). Je ne suis pas experte, mais j'ai appris à reconnaitre les "pashminas" en lapin, et mon peu d'allemand restant de l'école m'a permis de la mettre en garde discrètement. Le courant passant bien, nous nous sommes donnés rendez-vous en fin d'après midi devant le Beef Market pour prendre un thé/café/momos ensemble. Ce sera la 3e option qui sera adoptée, dans un mini-restaurant où m'avait entrainé dernièrement Yoguesh. Nous y discuterons de tout et de rien, principalement de la culture indienne qui, et cela fait plaisir de se rendre compte que je ne suis pas la seule, parait un peu tordue sur les bords. Pour donner un autre exemple des libertés (perversités?) que se permettent les indiens avec les femmes "blanches", une amie de la jeune femme s'est faite mettre, en pleine rue à Delhi, la main entre les cuisses alors qu'elle marchait! Effet pervers de la pudeur excessive infligée par la culture indienne, qui fait que les européennes passent, en comparaison, pour des filles faciles? Tout le monde en vient plus ou moins à la même conclusion. Heureusement la discussion tournera autour de sujets bien plus amusants dans un second temps, et après une rapide balade dans Chowk Bazaar, nous devrons nous quitter dans la précipitation, surpris par la nuit, synonyme pour moi de dernier taxi pour Lebong!

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28 juillet 2010

27 juillet 2010, soleil... et amputation

Il y a du laisser aller dans l'air, et notamment un grand manque d'inspiration pour les titres, j'admets... Néanmoins, ça résume bien la journée!

Cette journée a démarré avec un grand et beau soleil! De quoi mettre tout le monde de bonne humeur dès le réveil, malgré le petit déjeuner assez improbable (des sortes de galettes frites avec du chou?). Sachant qu'aurait bientôt lieu la seule opération de la journée, et probablement de la semaine, je me prépare, bien motivée à jouer du bistouri une dernière fois!

Malheureusement la préparation tarde, et Yoguesh décide de repousser la chirurgie au début de l'après-midi. J'en profite alors pour faire quelques photos depuis le toit-terrasse, car pour une fois le soleil illumine les collines avoisinantes, me donnant un aperçu de la majesté de l'endroit lors des beaux jours.




Espérant apercevoir le Khanchendzonga (8598m, 3e plus haut sommet du monde) , je scrute l'horizon... mais il reste bien caché!


On a néanmoins une très jolie vue sur le Sikkim, au Nord, et pour une fois on peut voir le détail des collines d'en face, trop souvent cachées par la brume.


Après le repas (et une petite sieste), nous démarrons la chirurgie de la journée, à savoir: amputation. Il s'agit d'un jeune chien ayant eu un accident et dont le fémur est facturé, probablement en de multiples morceaux. Un peu réticente à amputer "juste" pour une fracture, de demande à Yoguesh si, avec des soins appropriés, on ne pourrait pas sauver sa patte. Refus de Yoguesh, qui m'explique que ces propriétaires n'ont absolument pas l'intention de faire des soins compliqués à leur chien (un plâtre est considéré comme un soin compliqué ici), et que s'il y a trop de soins à faire, ils l'abandonneront au refuge, ou pire encore... Dans ce cas-là, effectivement, il vaut mieux pour ce pauvre chien qu'il perde une patte mais qu'il garde des maîtres.

J'ai pu remarquer au cours de mon séjour ici que les soins se devaient d'être particulièrement rapides et efficaces ici, et que si ça durait trop, les gens ne venaient plus. La meilleure preuve avec mon petit amputé que je soignais depuis début juin, cela fait bien 15 jours que ses propriétaires ne sont pas revenus, et nous savons tous pertinemment que quand ils reviendront, c'est que la plaie aura à nouveau suinté et se sera infectée, et il faudra recommencer un mois de soins... bref c'est une histoire sans fin, et j'ai beaucoup de doutes quant à la survie de ce petit chien blanc.

Mais revenons-en à l'amputé du jour qui, lui, est fauve, l'air également très gentil, et qui s'apprête à perdre sa patte arrière droite. Yoguesh a décidé de me laisser opérer en solo, accompagnée de Saila qui, même s'il ne parle quasiment pas anglais, se révèle un excellent assistant. J'entame la dissection des muscles de la cuisse médialement, en cherchant les vaisseaux principaux, à savoir l'artère et la veine fémorales. Je finis par les apercevoir, je repère l'artère et la clampe, et juste devant, je pense voir la veine. Mais Yoguesh (qui était à côté de moi car je préfère tout de même avoir quelqu'un à la tête du chien pour l'anesthésie) me dit, très confiant: ne t'inquiète pas, c'est le nerf, il n'y a pas de veine à cet endroit-là. Ah bon? Ah mince, mon anatomie est déjà tellement obsolète? Bon, faisons-lui confiance, après tout, il n'en est de loin pas à sa première amputation. Je tiens d'une pince le "nerf", et de l'autre, je coupe d'un coup dedans...et me fais littéralement asperger de sang. Ah ben si, il y a bien une veine! Rassurons-nous, j'ai clampé immédiatement derrière, le chien ne s'est pas vidé de son sang, tout va bien... Mais désormais je suivrai MON intuition.

J'ai donc fait le reste de la chirurgie à ma façon, en clampant le muscle avant de sectionner au dessus, de sorte à ce que ça saigne très peu, et le résultat n'est pas si mal. Je n'ai malheureusement pas de photo du carn... heu, de l'opération, mais la suture finale, quoiqu'un peu tendue, est plutôt jolie et pourra drainer sans souci.

Nous laissons donc le chien se réveiller tranquillement dans la salle...et l'oisiveté recommence. A la nuit tombée, je remonte sur le toit, espérant toujours aperçevoir cette montagne mythique. Je capture quelques sommets de la chaîne Himalayenne...


...mais le Khangchendzonga restera cachée derrière les nuages...


Le panorama doit être vraiment magnifique ici quand il n'y a pas de nuages, cela donnerait presque envie de rester plus longtemps pour attendre les beaux jours! Enfin, on va commencer par prier pour que ce beau temps continue pendant une petite vingtaine de jours, ça serait parfait!

27 juillet 2010

Quelques bonnes adresses à Darjeeling (thé)

Thés haute/moyenne gamme (goûtés par ma môman !)

- Nathmulls : très bons, mais chers voire très chers. Bio ou non bio, thés noirs, verts et blancs (nec plus ultra du vert). Sur Ladenla Rd, en face de la State Bank. Enseigne appartenant à la famille depuis 1931, ils sont au thé ce que les œnologues sont au vin. Ne pas confondre avec leur concurrent, installé au Rink Mall (plus bas sur la même rue) et qui a pris le même nom ! (Prix pour 100g : de 100 à 1600rp…)

- Life and Leaf Fair Trade Shop : thés bios et équitables, comme tous les objets de ce joli petit magasin. La gamme « Mineral Spring » est excellente. Sur Nehru Road, proche de Chowrasta. (prix pour 100g : 120-150rp)

- Golden Tips : vous trouverez cette enseigne dans plusieurs magasins dans Darjeeling. Je n’ai pas eu l’occasion de les faire tester, mais on m’a dit que c’était l’équivalent du Nathmulls.

- Le meilleur rapport qualité/prix a priori, c’est le célèbre Makaibari tea. Il en existe 3 sortes, vendues sous emballage qui donne l’impression d’un thé industriel : c’est en réalité un thé bio et équitable de Kurseong. Il existe en sachets de 100, 250 et 500g, pour un prix très correct par rapport à sa qualité : comptez 265rp pour 500g de thé noir, et 330rp pour 500g de thé vert. Il y a également une gamme dans des boites en bois, à 155rp/100g, et aux dires de ma mère, il est excellent.


Thés à petit prix

- Dans Chowk Bazaar, vous trouverez facilement du thé en vrac pas très cher.

- Sur Lebong Road, à quelques km de Darjeeling vers Lebong (donc vers le refuge), vous trouverez deux séries de baraques à thé, alignées sur long de la route, avec en contrebas les plantations de thé. Vous pourrez y boire un thé en passant et acheter 3 sortes de thé, entre 35 et 70rp/100g (négociable si vous prenez plusieurs sachets). Celui à 70rp est le meilleur, mais n’est pas aussi bon que le Makaibari, et surtout il n’est ni bio ni équitable.

- Sur Nehru Road, le même type de thé est vendu à prix fixe (30-40rp/100g), mais à part dire que ce n’est pas un thé de grande qualité, je ne m’avancerai pas plus.

Cela dit, même les thés « bas de gamme » sont agréables à boire et font un souvenir apprécié et léger !

27 juillet 2010

Quelques idées de cadeaux légers

Le principal problème quand on part en Inde, c’est qu’il y a tellement de cadeaux intéressants à ramener qu’on risque parfois la surtaxe de bagages à l’aéroport au retour. Voici quelques idées de cadeaux à glaner à Darjeeling, pour pas trop cher et pas trop encombrant :

- Thé noir ou vert

- Encens indien ou tibétain (sans tige, se brûle dans un pot spécial)

- Porte monnaie en cuir (Ethnicity, dans le Rink Mall, Ladenla Rd, ou dans l'emporium d'état, Nehru Road)

- Cônes à henné (10rp, dans toutes les échoppes de Chow Bazaar)

- Bijoux de toutes sortes (Chowk Bazaar)

- Echarpes : tout dépend de la qualité, mais on peut trouver de jolies écharpes en soie pour 150rp, ou des écharpes en pashmina mélangée de soie à partir de 250rp.

- Petites coupelles en feuille de bananier (Chowk Bazaar, 10rp la pile)

- Masalas (mélanges d’épices), partout dans Chowk Bazaar (et Haat Bazaar à Kalimpong mercredi et samedi)

- Drapeaux tibétains (100rp les 5 lots, au Tibetan Refugee Center, ou 50rp le grand drapeau de 25 feuilles, dans RC Mintri Rd à Kalimpong)

27 juillet 2010

L’art du marchandage

Dans les lieux touristiques, les marchands ont l’habitude d’une clientèle argentée et pressée par le temps. Attendez-vous alors à ce que l’on vous demande le double ou le triple du prix « indien ». Si l’on vous annonce un prix, divisez-le directement par deux pour avoir une idée du prix qu’il vaut. Après, à vous de marchander, poliment mais fermement, pour obtenir le prix que vous voulez. N’hésitez pas à faire mine de partir si le « dernier prix » que l’on vous propose est trop élevé.

Le bluff marche également très bien, et permet de tout marchander, même les courses en taxi.

Petite anecdote : je voulais acheter une kurta/pyjama (tunique avec pantalon) rouge pour ma sœur et en passant devant un magasin, j’en repère une qui me plait. Le vendeur m’en propose 500 roupies avec tailleur. Je lui dis que j’ai mon propre tailleur, il me demande donc 400 roupies. Ayant vu une heure plus tôt une autre kurta rouge, moche mais à 150 rp, dans une autre rue, je lui dis que je suis vraiment désolée, mais que c’est beaucoup trop cher parce que l’autre, certes moins jolie, est seulement à 150 rp, et que je vais donc aller la prendre. Pour une fois je ne bluffais pas puisque c’était vrai. Je n’avais pas fini ma phrase que le marchand a marmonné, en hochant la tête « houncha houncha », ce qui veut dire « ok ok »… et je suis ressortie avec ma kurta à 150 roupies…au lieu des 400 prévues au départ.


Si le marchandage vous dérange, débrouillez-vous pour aller dans les emporiums d’Etat, les coopératives, les grands magasins ou les centres commerciaux, bref, les endroits où les prix sont affichés clairement. Et encore, même là, si vous achetez plusieurs objets il est possible de négocier (mon amie Bénédicte qui vit à Siliguri a été étonnée d’apprendre qu’ici, même une TV écran plat se négocie !). Dans les échoppes, regardez sur les emballages les prix, ils sont parfois indiqués, notamment pour les paquets d’encens par exemple.

27 juillet 2010

Préparer son voyage dans les contreforts de l’Himalaya

Quelques petits conseils pour préparer au mieux votre voyage dans cette région d’Inde, avec des indicatifs de prix pour se faire une idée.

Visa

- Demandez votre visa au moins 1 mois avant votre date de départ à un consulat (Paris ou Lyon). Par chronopost aller/retour il vous en coutera environ 110€ tout compris. C’est moins cher évidemment si vous vous rendez sur place pour faire les formalités.

L’électricité :

- Prévoir une lampe de poche rechargeable manuellement (Décathlon ou Vieux Campeur)

- Emmenez des batteries rechargeables pour l’appareil photo, en sachant qu’à l’hôtel vous n’aurez pas forcément de courant 100% du temps pour recharger vos batteries. Cela dit, ici une pile LR6 coûte 9 roupies. Pensez toutefois à les ramener avec vous en France pour traiter ces déchets en tant que tel.

- Les prises sont assez particulières ici mais supportent sans aucun souci nos appareils européens. Pas d’adaptateur à prévoir.

- Acheter des bougies (25rp) et des allumettes (1rp) sur place dès votre arrivée.

L’eau
- Acheter des pastilles de décontamination de l’eau (meilleure adresse que j’ai trouvée à Strasbourg : le Vieux Campeur, près de la Place Kléber), et ne boire QUE cela, même pour se brosser les dents

- Ne jamais boire d’eau du robinet, même si l’on vous dit que c’est de l’eau de source, sans avoir décontaminé l’eau auparavant.

- Ne pas consommer de glace ou de liquide contenant des glaçons.

- Evitez les jus de fruits, souvent rallongés à l’eau

- Par contre, vous pourrez boire sans souci du thé, puisque l’eau doit être bouillie pour cela. Profitez-en, si vous êtes à Darjeeling, pour étancher votre soif en buvant toutes sortes de thés noirs et verts. Précisez au serveur si vous voulez un thé sans lait (black tea) ou avec lait (milk tea), car ici la grande majorité des indiens boivent le thé brûlant, avec un nuage (une mousson plutôt) de lait et une quantité astronomique de sucre.

- Si vous achetez une bouteille d’eau minérale (entre 12 et 18 roupies le litre), vérifiez que le bouchon (et le fond !) sont scellés. Faites attention au restaurant, l’eau proposée en bouteille n’est souvent que de l’eau du robinet.

- Gardez sur vous les bouteilles achetées (elles font presque toujours 1L, ce qui est pratique puisque 1 pastille = 1 litre) et remplissez les d’eau du robinet, vous éviterez de consommer trop de plastique.

- Petite astuce pour les balades d’une demi-journée en ville si vous ne voulez pas vous encombrer d’une bouteille d’un litre : gardez les mini-bouteilles d’eau minérale fournies dans les avions (200 ou 250ml) et remplissez-les depuis votre bouteille d’eau décontaminée. Cela m’a beaucoup servi pour mes petites virées en ville et a même été profitable aux touristes que j’ai rencontrés pour étancher leur soif après un samossa trop épicé ou un immerti trop sucré.


Santé-hygiène

- Je ne sais pas si c’est fourni dans les hôtels premiers prix (dans les autres j’espère que oui), mais les indiens n’utilisent pas de papier toilette mais de l’eau et la main gauche. Si vous ne voulez pas céder à cette pratique locale, (ce qui se conçoit !), achetez dès votre arrivée un rouleau de papier toilette. Leur prix est fixe, 25rp pour les gros rouleaux, ne vous faites pas avoir par les marchands qui voient les touristes arriver à 3km et qui gonflent les prix.

- Pensez à emmener une fiole de gel hydro-alcoolique et à vous laver les mains (à l’eau et au savon, ou à défaut avec ce gel) plusieurs fois par jour, et à chaque fois avant de manger quoi que ce soit.

- Prenez rendez-vous avec votre médecin avant votre départ pour vous faire prescrire des anti-diarrhéiques et autres médicaments de première nécessité (Rennie et Smecta seront vos amis). Demandez-lui de TOUT noter sur l’ordonnance (que vous emmènerez), même le Doliprane ou votre pilule, afin de passer la douane en toute tranquillité (les contrôles sont rares mais on ne sait jamais).

- Si vous avez oublié votre brosse à dents, votre dentifrice ou votre savon, aucun souci, vous trouverez tout cela très facilement dans presque n’importe quelle échoppe, notamment dans Chowk Bazaar. A se demander d’ailleurs s’il ne vaut pas mieux acheter tout cela sur place, tant les prix sont bas par rapport à la France (une brosse à dents Colgate : 13-18roupies, soit moins de 0,30€)

- Emmenez des tongs (ou idem, achetez-les sur place, ça se négocie à 60roupies pour les premiers prix) pour la salle de bains ou la chambre, la propreté des sols étant assez… aléatoire.

- Petit détail pas glop mais très utile, pour les femmes voyageant en Inde (copié du Lonely Planet) : une nourriture pauvre et une résistance amoindrie par l’utilisation d’antibiotiques peuvent favoriser les infections vaginales. Respectez une hygiène intime scrupuleuse et portez jupes ou pantalons amples avec sous-vêtements en coton. Les champignons, caractérisés par une éruption cutanée, des démangeaisons voire des douleurs à la miction et des pertes, peuvent se soigner facilement. Demandez à une pharmacie indienne un tube de crème CANDITAS-BG, qui contient du clotrimazole, du beclométhasone diproprionate et de la néomycine. Il vous en coutera une quarantaine de roupies (pas besoin donc de le ramener de France). En revanche, les trichomonas sont plus graves, avec pertes blanches et sensations de brûlure à la miction. Il convient alors de traiter également le partenaire masculin.


Moustiques

- Darjeeling n’est pas considérée comme une région à paludisme, cela dit la précaution reste de mise et mieux vaut s’astreindre à un traitement quotidien « pour rien » plutôt que de prendre un risque. Aussi, avant votre départ demandez à votre médecin de vous prescrire un anti-paludéen. Le meilleur, mais hors de prix, est la Malarone. Pour ceux prévoyant de partir au moment de la mousson, n’hésitez pas à demander le Doxypalu, environ 10 fois moins cher que la Malarone, mais ayant comme effet secondaire une photosensibilisation… Cela dit, je suis blonde à peau très claire, et mes 2 flacons de crème solaire sont restés au placard. Cet antibiotique est préférable (pendant la mousson, le reste de l’année je ne peux rien dire) au 3e antipaludéen qui a comme effet secondaire des maux de ventre. Vous tourmenterez assez votre tube digestif avec ce voyage pour ne pas lui imposer cette contrainte supplémentaire.

- Même sans le spectre du paludisme, les piqûres de moustiques restent peu agréables et peuvent vous gâcher une partie du séjour. J’ai été relativement peu incommodée par les moustiques à Darjeeling, mais cela fut beaucoup plus important à Kalimpong, climat plus doux oblige. Pensez donc à prendre, avant de partir, un bon répulsif à insectes, spécial tropiques,
de préférence (la marque « 5 sur 5 » a été très efficace), ainsi que si possible un diffuseur électrique type Raid que vous brancherez dès la tombée de la nuit. Alors oui, le petit détail rigolo, c’est quand il n’y a pas d’électricité pendant la nuit…

- Ramenez ces produits avec vous en France, même si les flacons sont vides, afin de les éliminer convenablement, particulièrement le produit pour le diffuseur électrique, qui est extrêmement toxique pour les cours d’eau, et qui serait ici balancé n’importe où sans le moindre scrupule.


- L’encéphalite japonaise sévit dans la région, le père de Yoguesh a failli en mourir. Si vous prévoyez de partir pour plusieurs semaines, faites-vous vacciner. Le protocole est en 2 injections à 4 semaines d’intervalle et coûte 152€ (à confirmer).


Alimentation

- De manière générale, ne consommez que des choses cuites ou épluchées

- Evitez les œufs, même cuits (risque de salmonellose) et les crudités

- Si vous mangez dans la rue, repérez les échoppes devant lesquelles les locaux font la queue, et imitez-les. Si vous voyez des femmes et des enfants manger à un endroit, c’est qu’a priori il est sûr.

- Ne consommez pas de tranches de melon, même si leur couleur parait appétissante : elles sont souvent arrosées d’eau du robinet.

- Donnez-vous quelques jours pour vous habituer à la cuisine locale et aux épices. Commencez doucement par des idli, des dosas, un thali… avant de vous lancer dans les chutneys et autres dhals épicés.

- Evitez de manger de la viande dans la rue, la fraicheur en est souvent très douteuse


Voyager :

plusieurs options s’offrent à vous. Néanmoins, pour parler de ce que je connais, à savoir circuler dans les collines :

- Le taxi collectif : option la plus économique et très pratique, départs réguliers et fréquents entre toutes les villes des montagnes du Bengale Occidental et du Sikkim. Pour deux européens, il est plutôt conseillé de réserver les 3 places à l’avant pour 2 personnes, car sinon c’est très serré (puisque l’on place 4 personnes par rangée), et à moins de faire la carrure d’une fille d’1m65, vous serez vraiment à l’étroit.

- Taxi privé : pratique mais cher comparé au taxi collectif. Cela reste tout de même très raisonnable comparé au prix des taxis en France. Pour 6h de trajet Darjeeling-Bagdogra (aéroport)-Darjeeling, comptez 2500rp. Pour une journée autour de Darjeeling, 1500rp (d’après le photographe français que j’avais rencontré).

- Moto : option très agréable quand le soleil est de la partie. Cela dit, je ne pourrais pas vous dire s’il est possible de louer une moto. Demandez à emprunter celle de Yoguesh, de ma part (joke).


Divers

- Prévoyez des vêtements faciles à sécher, car surtout en période de mousson, il est difficile de faire sécher du coton par exemple. Vous pourrez acheter des dosettes de lessive dans n’importe quelle échoppe du coin en cas de besoin.

- Dans les hôtels à petit budget, il est souvent conseillé de ramener un sac de couchage si l’on n’est pas sur de l’état de propreté de la chambre. Dans le refuge ce fut indispensable, tout simplement à cause des chiens qui, dès le premier jour, m’ont réveillée en sautant sur mon lit !

- Emmenez avec vous une bonne dose de patience et de zénitude : il vous en faudra pour supporter tous les retards des transports ou du service, les possibles entourloupes que l’on essayera inévitablement de vous tendre (occidentaux = $$$)…ne vous énervez pas, cela ne sert à rien, mais soyez ferme et faites vous entendre.
 

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