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Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
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8 juin 2010

A day camp…

Réveil à 6h ce matin pour partir dans un village à 2h30 de route de Kalimpong. Comptez en sus la pause de 30 minutes dans un des endroits les plus désagréables du coin (humidité, froid, vent…), à savoir Lava, plus, donc, 2h30 de moto où il faut serrer les crayons pour ne pas être déstabilisée tous les 200 mètres…et vous obtiendrez une Aline en compote avant même d’avoir commencé la première chirurgie !

Quelques photos prises au long du voyage

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Nous arrivons donc, tranquillement, vers 10h dans le village de Dhip Dara. Première impression : quelle vue ! Des plantations de thé à perte de vue, grimpant même les parois abruptes des contreforts de l’Himalaya, des rizières qui commencent à pousser (début de la mousson oblige), un vrai petit coin de paradis vert !

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Nous nous installons près de l’école, sur le terrain de foot (c’est bien, les poteaux de but serviront de potence pour les perfusions), sous l’œil étonné des enfants qui sont en récréation…Etonnés, non, plutôt ébahis, bon, il faut bien l’avouer, je fais « sensation » partout où je passe, les blondes aux yeux bleus, ça ne court apparemment pas les rues ! Et, m’a expliqué Yoguesh, pour beaucoup d’enfants, c’est la première fois qu’ils voient quelqu’un de « pâle » comme moi, et blonde en plus, d’où leur étonnement.

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On nous avait annoncé que 26 chiens nous attendaient, sacrée journée en perspective ! Mais la mise en place traine en longueur, les gens se mettent à discuter, prennent un thé (of course), mettent doucement en marche la machine à stériliser les outils… Moi, bêtement, je pensais qu’ils avaient été stérilisés la veille et qu’une fois arrivés sur place, on démarrait ! Mais non, houlà ! Après avoir attendu une bonne heure (et une petite sieste pour moi) que l’autoclave stérilise les instruments, vient maintenant la question : où sont les chiens ?

Et là c’est le drame… Comme quoi, quand on fait de l’humanitaire, la motivation ne suffit pas, encore faut-il être bien organisé. Une petite coquille faisait déraper ce plan bien calibré : ce jour-là, c’était jour de marché, donc il n’y avait presque personne dans le village ! Seules 3 personnes avaient ramené leurs chiennes ! Nous sommes donc partis à la « pêche » aux chiens errants, pour ne pas avoir fait tout ce voyage pour 3 stérilisations… En chemin, nous avons trouvé 2 chiots (dont un mâle) et 2 chiennes errantes, toutes deux assez timides. Cela fait dont 6 stérilisations et une castration.

Pour plus de clarté, je vais décrire à l’aide des photos prises aujourd’hui le protocole appliqué en ambulatoire, mais sur une page différente, pour le différencier du journal de bord.

Voici par contre quelques photos plutôt originales :

La 3e chienne (enfin, chiot) était assez agressive, et comme ici les muselières ça ne courre pas les rues… système D !

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J’ai pu réaliser une stérilisation et la castration. Malheureusement, pendant ma stérilisation, il a commencé à pleuvoir… ne pouvant déplacer un chien pendant une chirurgie, nous avons donc fini sous un parapluie !

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Et une fois mon dernier surjet de Cushing fini, on remballe dans un abri tout proche… la réserve de bois ! On a connu plus adéquat comme salle d’opération, mais comme il n’y a rien d’autre où on puisse avoir un minimum de lumière…

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Une fois la castration finie, la pluie cesse, laissant place à un paysage décidément magnifique et envoutant, malgré l’impossibilité de prendre des photos correctes pour essayer de vous le retranscrire.

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Ensuite, nous sommes allées relâcher les chiennes et les chiots aux endroits où nous les avions trouvés, en les faisant surveiller par les villageois. Puis j’ai demandé à faire un petit détour, car il y avait, à moins de 500 mètres, une Tea Factory ! L’occasion rêvée d’avoir du thé provenant des plantations aux alentours. En demandant à l’entrée s’il était possible d’acheter un peu de thé, on m’a conduit vers le directeur (du service commercial je crois ?), qui m’a dit qu’il n’était pas possible d’acheter, mais que par contre il acceptait de me fournir un petit échantillon, et de me faire visiter. Vous pensez bien, cela ne se refuse pas ! Malheureusement, son accent anglais était assez difficile à comprendre et le vocabulaire des machines servant à sécher et couper les feuilles de thé était un peu obscur pour moi. De plus, pour bien faire les choses comme il faut, j’avais oublié mon appareil photo, mais de toute façon, il n’aurait pas pu retranscrire l’ambiance de ce lieu, car celle-ci était principalement due à l’odeur douce et exquise qui y régnait… A cet instant j’ai amèrement regretté de ne pas être amatrice éclairée de thé, mais peu importe, ce parfum délicieux embaumait l’atmosphère et c’est le souvenir que j’en garderai, en plus de celui des machines déversant cette délicate poudre en plusieurs tas de dizaines de kilos à la fois…

Quant au « petit » échantillon de thé que le directeur m’a offert, d’une part les Indiens et les Français n’ont pas la même notion du terme « petit », et d’autre part, j’ai eu droit à 2 sachets ! Le Dr. Pandey (de Kalimpong) m’expliquera plus tard que dans la tradition hindie, on n’offre jamais une seule chose, mais toujours deux. Et Yoguesh de renchérir : « C’est comme quand tu épouses une femme, tu es obligé d’épouser la famille avec, tout va par deux. »

Ensuite ce fut (enfin) l’heure du repas (14h30 !) chez le chef du village, et l’heure pour nous de rentrer. Mais avant, petite photo comme ils adorent en prendre ici, ils étaient tout contents que mon appareil photo ait un retardateur pour qu’on puisse être tous ensemble sur la photo. Vous remarquerez que, pour une fois, je ne suis de loin pas la plus petite sur la photo ! Je vous détaillerai plus tard les noms de personnes présentes sur la photo, quand nous aurons l’occasion d’en refaire une mieux.

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Et enfin le retour. Je négocie de ne pas rentrer en moto, ayant eu froid à l’aller à Lava, et craignant surtout la pluie (et accessoirement j’ai un peu mal au postérieur, j’en suis à plus d’une heure de moto par jour en moyenne)… Grossière erreur ! En moto, au moins, j’ai un casque. Dans la voiture, où nous montons à 6 (3 devant, 3 derrière), il n’y a même pas de ceinture de sécurité. Et le jeune chauffeur roule de façon assez « originale », pour ne pas dire dangereuse… Qu’est ce qui m’a pris de regarder ses pneus en même temps (ils sont lisses depuis belle lurette, comme, en fait, ceux de toutes les voitures du coin). Malgré tout, j’arrive à faire ralentir notre apprenti Schumi et nous arrivons à bon port à la tombée de la nuit.

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