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Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
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9 juin 2010

9 juin 2010, 4e jour a Kalimpong

Journée bien calme aujourd’hui… Après avoir passé une eeexcellente nuit (mettre le téléphone en mode vibreur pour ne pas être dérangée par le coup de fil de Yoguesh à 6h30 du matin fut une brillante idée !) et m’être levée vers 9h (énoorme grasse mat’ pour un Hindou !), nous avons démarré les chirurgies vers…11h ! Comme quoi, le rythme indien, finalement, ça a du bon, ça me permet de me lever tranquillement et de flâner avant de commencer à travailler tranquillement, sans se presser…

Enfin, sans se presser, nous avons quand même, entre 11h et 13h30, stérilisé 7 chiennes, 1 chien, et opéré un othématome (hématome de l’oreille). Parmi cela, j’ai fait 3 chiennes et le mâle, on a discuté technique avec Yoguesh, qui n’a pas vraiment la même approche que les professeurs de l’école vétérinaire de Lyon… alors qui croire ? Disons que je fais du fifty-fifty, je prends ce qui m’intéresse dans ses techniques, et le reste, je l’impose en douceur, en disant que j’ai appris comme ça et que je ne suis pas à l’aise avec la nouvelle méthode, pour l’instant. Les points de « tension » se situent au niveau de la manière de faire un nœud pour ligaturer le pôle ovarien d’un ovaire, etc. bref, le genre de discussion absolument inintéressante quand on n’est pas en plein dedans et que donc je vous épargnerai (jsuis gentille hein !).

Je commence à m’améliorer en stérilisations, j’en suis à 12 minutes chronomètre en main. Bon, je suis loin des 4’45’’ de Yoguesh, mais je n’ai pas encore 3000 chirurgies à mon actif, donc bon… en tout cas par rapport à la première, la semaine dernière, où j’ai du mettre bien plus de 20 minutes, y’a du progrès (et heureusement).

J’avais oublié de vous préciser, hier, et c’est une grossière erreur de ma part, mais les chiens ne sont pas relâchés tel quels dans la nature après la chirurgie. En effet, ils reçoivent, avant la chirurgie (mais sous anesthésie, pendant la préparation), 3 injections :

-          Un vaccin antirabique

-          Un anti-inflammatoire non stéroïdien (méloxicam, Métacam pour les intimes)

-          Un antibiotique moyenne action (48h) à base de streptomycine/pénicilline (à confirmer)

De plus, les chiens opérés au refuge sont identifiés par un numéro de tatouage (pratiqué, encore une fois, juste avant la chirurgie, sous anesthésie), et se voient également couper un petit triangle dans l’oreille droite (avec cautérisation immédiate), afin de pouvoir les identifier comme stérilisés du premier coup d’œil (facilite les captures ultérieures en évitant de rattraper des animaux déjà stérilisés). Ceci peut sembler barbare à première vue, mais il faut rappeler que ceci est fait sous anesthésie générale avec cautérisation immédiate… Donc pas plus dérangeant que couper la queue d’un chiot ou couper les oreilles (pratique interdite en France, mais pas en Inde).

Donc, vers 13h30, ce fut la pause déjeuner, ou plutôt la fin de la journée de travail…

Au menu, poulet (c’est pas courant), donc j’avais tous les chiens du refuge qui me regardaient avec leurs yeux de merlans morts d’amour.

Et parmi eux, 2 chiots de la même portée, le premier est le moins timide d’entre eux.

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Qui dit fin de la journée de boulot dit… Que fait-on après ? Mon ordinateur a trouvé la solution pour remédier à mon ennui en me jouant un sale tour, ce qui fait que nous avons passé une bonne heure à le décarcasser pour essayer de le réparer… Il a redémarré, pour mieux s’éteindre à nouveau en début de soirée ! Mais là il veut  bien remarcher, mais pour combien de temps encore ?

Souhaitant occuper le reste de l’après-midi, nous sommes allés « en ville », et après une consultation d’un chiot rottweiller LOF (si si, ça existe, c’est très rare mais ça se trouve. En moto nous venions de croiser un Saint Bernard ! Apparemment les chiens de race sont un signe extérieur de richesse, et même de luxe), j’ai décidé de flâner un peu en ville, Kalimpong étant réputé pour ses étoffes de très bonne qualité sur Mintri Road.

En chemin, un bel étal de légumes/pâtes :

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Un des nombreux marchands d’étoffes sur Mintri Road, admirez la variété de couleurs !

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Le père du patron, qui était très fier de poser devant mon objectif.

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Je discute un peu avec le patron, qui me propose des saris en pure soie pour 1000 ou 1200 roupies… Alors je ne sais pas si vous le savez, mais moi je viens de l’apprendre, en fait un sari, ça s’achète sous la forme d’un long rectangle de tissu, dans lequel vous coupez (un endroit spécial à l’un des bouts) un petit rectangle pour faire le haut, et le bas se porte de façon assez complexe, un peu comme une toge. On peut y ajouter, si on le souhaite, une jupe ou un pantalon dessous, fait dans cette même grande longueur de tissu.

Le vendeur m’a donc mis en garde et m’a dit que pour nous, Européennes, un sari était très difficile à porter en tant que tel (et à force de voir des femmes en sari dans la rue, je veux bien le croire !), et que donc il me proposait de me tailler une version différente, mais donnant visuellement l’impression du sari, à savoir une jupe prolongée du bout de tissu qui passera par-dessus l’épaule, avec bien entendu le haut habituel. Proposition très intéressante, à garder en tête… et je reviendrai avec Yoguesh ou le Dr Pandey pour négocier le prix car, évidemment, pour les touristes les prix gonflent.

Reste maintenant à choisir la qualité et la couleur du sari que je souhaite… et là, ça se complique, car même entre deux bleus, il y a beaucoup de différence ! Le choix est vraiment gargantuesque !

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En parlant de Gargantua, en voici un qui se serait plu devant cet étal…des calories en barre ! Pas tous aussi bons qu’ils en ont l’air (et le fait de faire des pâtisseries à base de pâte de soja me laisse un peu perplexe), mais pour certains (notamment le petit gâteau moelleux à 10 roupies de chez Lark’s provisions (excellente adresse, même leur fromage est très bon !)), c’est un régal !

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Sur ce, retour au refuge, où j’ai mangé en compagnie de Yoguesh et du gérant du refuge, qui m’ont fait gouter un « brandy ». Peut-être est-ce mon inculture de la tradition anglaise, mais pourquoi mélanger cela à de l’eau ? On dirait de la vodka, avec un petit goût amer… Bref, une fois de plus, les alcools en Inde… Il faudra vraiment que je me décide à goûter la bière, spécialité apparemment très appréciée des étrangers.

Et enfin, le petit mot de la fin, pour Yoguesh, qui tient, via ce blog, à vous envoyer un petit message : « S’il vous plait les français, envoyez nous des sous, pour que nous les vétérinaires puissions nous acheter des pantalons ! »

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(Yoguesh aime bien s’habiller ainsi, je précise, c’est fait exprès)

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Commentaires
L
Les tissus sont superbes! Et quelles couleurs! Fantastique, ça donne de plus en plus envie d'y aller pour découvrir cette culture!
V
rooooo trop mignons ces 2 petits chiots !!! <br /> Et pfiouuu j'adore ton récit ! vraiment intéressant ! <br /> Merci beaucoup de partager cela avec nous ! j'adore!
P
Oh, les jolis tissus ! :) ça doit être agréable à porter le sari malgré tout !
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