10 juin 2010, retour morose à Darjeeling
Triste
journée aujourd’hui, de plusieurs points de vue, que je vous détaillerai au fil
du texte.
Réveil tranquille à 8h ce matin pour rejoindre Motor Stand, le centre ville de Kalimpong, d’où démarrent les taxis communs (comprenez une Jeep où on entasse 12 personnes environ) en direction des différentes villes aux alentours, Darjeeling compris.
Durant le petit déjeuner, quelques photos des chiots
le petit maigrichon toujours parasité malgré ses vermifugations
En
attendant le taxi, je rencontre une jeune allemande qui, elle, fait un périple
d’un an entre le Népal et Calcutta, seule, afin de préparer des voyages
organisés dans le cadre de son travail (agence de tourisme). Rencontre très
sympatique mais éphémère, car si nous prenons le même taxi, je me retrouve tout
à l’avant et elle tout à l’arrière, impossible d’échanger 2 mots.
D’ailleurs,
petite digression sur les taxis collectifs, à savoir que pour une personne de
petite corpulence, une place normale suffit, mais pour une personne moyennement
à fortement corpulente (genre un homme d’1m80, 80kg), il vaut mieux payer un
peu plus cher et demander à avoir les 3 places de devant pour 2 personnes (oui,
à côté du chauffeur ils casent 3 personnes !), car sinon c’est intenable.
Même Yoguesh, qui n’est pourtant pas bien grand ni gros, aurait été mal à
l’aise, et nous a donc commandé les 3 places de devant. Un peu plus cher,
certes, mais à 80 roupies (1,60€) les 2h de taxi pour une place normale, c’est
très abordable.
Le
voyage aurait pu être beau et sympathique, mais une nouvelle est venue gâcher
ce périple ensoleillé : la femme de Yoguesh nous appelle, Lucy a du mal à
respirer, alors qu’hier soir elle allait très bien. Nous donnons quelques
ordres aux employés du refuge, qui s’exécutent, et nous restons en contact
téléphonique pendant le trajet. Malheureusement, au fil des minutes, l’état de
Lucy se dégrade fortement, « sa langue devient bleue » nous dit
Catrina, elle respire avec difficulté et est en hypothermie… En France, dans de
telles circonstances, un service d’urgences vétérinaires aurait pu prendre la
petite chienne en charge, mais que voulez-vous faire quand ce genre de service
est déjà difficile d’accès pour les humains?
Une heure après le premier coup de fil, Lucy nous quitte… Pneumothorax ? Septicémie ? Nous ne saurons jamais ce qui l’a emportée si brutalement… Toujours est-il que l’ambiance était morose à notre arrivée au refuge, et nous n’étions pas de meilleure humeur, Yoguesh avec des maux de tête et moi ayant du mal à cacher mes larmes.
Voici néanmoins les photos du voyage
Après un
repas assez silencieux, nous avons décidé d’opérer la sœur de Lucy qui, elle,
présente une petite masse en regard de la mâchoire, à droite. Sous les doigts,
cela ressemble fortement à un abcès. La petite étant très douillette (tout le
contraire de sa sœur), nous décidons de l’anesthésier pour débrider ce que nous
pensons être un abcès. Cela se révèle infructueux, donc la question persiste…
nous refermons et attendons de voir ce que ça donnera demain…
Pour me
changer les idées, je décide d’aller visiter un centre de réfugiés tibétains, à
3km de Lebong. Malgré le fait que la visite ne soit pas des plus joyeuses (l’histoire
du centre est évidemment intimement liée à l’histoire de l’oppression du Tibet
par la Chine), j’y apprends et découvre énormément de choses, plus
intéressantes les unes que les autres. La culture tibétaine est vraiment à part
dans le continent asiatique, et leur religion, plus proche d’une philosophie
que d’un dogme. Tout dans ce centre de réfugiés inspire le respect, et les gens
sont profondément gentils et aimables, j’ai passé 15 bonnes minutes à discuter
avec un monsieur qui gérait le stock de laines (pour faire les tapis et autres
étoffes magnifiques), discussion plus philosophique qu’autre chose sur le
regard que l’on a face à l’inconnu, la peur de l’étranger etc. Une civilisation
décidément passionnante !
Enfin,
retour à pied à Lebong, en longeant les plantations de théiers en contrebas
avec, pour une fois, quelques apparitions de ce cher Soleil…
Par souci de connexion, et vu que demain matin je me lève très tôt pour aller aider à attraper les chiens, je vous posterai les photos de cette journée plus tard, en voici juste quelques unes pour vous faire patienter !