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Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
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12 juin 2010

Darjeeling, le pays de la foudre en pleine effervescence footballistique

Matinée désormais classique, à savoir stérilisations qui s’enchainent : 6 ce matin, dont une chienne gestante. J’ai préféré laisser mon tour sur cette opération, ayant déjà fait 3 stérilisations juste avant, et, mine de rien, c’est épuisant ! Peut-être (et sans doute) manque-je de pratique, mais je suis tellement concentrée pendant toute ma chirurgie (surtout le dernier surjet de Cushing, que je déteste ne pas obtenir parfaitement refermé) que cela me « vide » littéralement et après 3 chirurgies je suis fatiguée, en légère hypoglycémie même, et nerveuse (surtout si le dernier surjet n’est pas à mon gout).

Photo ci-dessous, deux des chiennes stérilisées, elles sont soit disant errantes… certes, mais elles étaient surtout très câlines et gentilles, car pour me faire la fête et réclamer des gratouilles alors qu’elles venaient de se faire capturer, il faut un sacré bon caractère !

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Nous étions censés aller voir une vache qui n’arrivait pas à vêler, mais une fois nos stérilisations finies, le propriétaire a rappelé, la vache a fini par se débrouiller toute seule. Bon, un peu comme en France finalement !

Ne voulant pas passer une autre aprèm comme celle d’hier, j’ai décidé de faire un petit tour en ville… ça tombait bien, le soleil était de la partie !
J’ai donc (enfin) pu prendre une photo de la ville, sans la brume, et avec même un coin de ciel bleu !

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Les plantations de thé, sans la brume cette fois-ci (vous retrouverez la même image, prise au même endroit mais avec un peu de brume, dans l’article de jeudi, du moins quand j’aurai pu l’uploader)

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Sitôt arrivée, je me lance dans Chowk bazaar, un immense dédale de ruelles et traverses bondées de petites échoppes vendant à peu près tout et n’importe quoi : des fruits et légumes, du thé, des pâtisseries, des jouets, des appareils ménagers, des parapluies, des sacs…
L’occasion de prendre quelques photos hautes en couleurs

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Le gros tas jaune c’est…du beurre ! Décidément, sanitairement parlant il y a encore des progrès à faire….

beuure

En avançant dans ce bazaar je me rends compte d’une chose que j’avais essayée d’ignorer jusqu’à présent : c’est le début de la Coupe du Monde, aucun doute ! Des drapeaux, absents la semaine dernière, fleurissent un peu partout dans la ville, aux portes des maisons, à l’entrée des magasins, sur les voitures, etc.
Je me mets donc en tête de chercher un drapeau français, car Yoguesh me tanne pour que je mette un maillot de l’équipe de France les soirs de match… Malheureusement, aucun drapeau français en vue ! Je trouve à foison de drapeaux allemands, anglais, brésiliens, argentins (???), espagnols et même italiens, mais français, zéro… Cela dit, dans Chowk bazaar, ne pas trouver le drapeau de son choix n’est pas un gros problème car vous pouvez tout simplement le faire faire par un des nombreux tailleurs du coin. Sitôt dit sitôt fait, je me renseigne discrètement sur les prix pratiqués (car les européens voient les prix systématiquement doubler par rapport aux Indiens), ouf, on me propose le même prix qu’à 2 dames indiennes. Va pour 60 roupies (1,20€) le drapeau de taille moyenne (50 x 75 cm environ). Seulement nouveau problème : ils n’ont pas le bleu du drapeau français en stock. Je me vois proposer les bleus argentins (trop clair) ou brésiliens (trop foncé) à la place. Mais encore une fois, la magie indienne fait son effet…Avec un grand sourire et l’air néanmoins déterminé, il n’est pas difficile de convaincre le tailleur d’aller, avec vous bien sur, chercher directement le tissu auprès du marchand de tissu, à 50m de là. Les premiers marchands n’auront pas la couleur bleu roi, mais le 3e nous proposera un bleu se rapprochant beaucoup du bleu que je recherche, à très peu de chose près c’est le même. Allez, vendu, « revenez dans une heure Mademoiselle, ce sera prêt ».

En attendant, je vais sillonner la ville, à la recherche de 2 magasins cités dans le Lonely Planet (livre que je recommande fortement de se procurer avant de partir en Inde, pour Darjeeling et Kalimpong du moins, c’est une mine de (très bons) renseignements !), le Life&Leaf Fare Trade Shop et le Nathmull’s Tea Room.
Je ne sais pas trop où je suis, qu’importe, se balader dans les ruelles de Darjeeling est une expérience très agréable et dont on ne se lasse pas.
Quelques photos en chemin

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Une « clinique » vétérinaire

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Les Indiens ont l’habitude de porter leurs charges lourdes ainsi… Original, mais est-ce bon à long terme pour les cervicales ?

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Des petits en-cas sur le chemin de Chowrasta : ce sont des sortes de « coquilles » de pâte que l’on perce sous vos yeux pour les remplir d’une farce en y ajoutant un bouillon. Pas mauvais, je dois dire, mais la fois où on m’en a fait goûter à Kalimpong, je n’étais pas tranquille…

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J’arrive sur Chowrasta, la place la plus connue de Darjeeling…mais je n’ai pas pris une seule photo de la place en elle-même, car j’étais plutôt venue y voir ce que Yoguesh m’avait conseillé : l’état des poneys servant de montures aux touristes…Et là, c’est le drame, comme disait l’autre…
Bon, petit point positif tout de même, aucun n’avait la moindre plaie de harnachement. Cela dit, je ne suis pas allée soulever les tapis. Mais n’empêche que je n’aurais pas eu l’idée de monter sur un de ces poneys, tellement leur état respire la malnutrition et le manque de soins. Entre la maigreur, la musculature qui, quand elle est présente, est à l’envers, le parasitisme évident, l’état des membres et surtout la maréchalerie complètement « à l’arrache »… Il y a du boulot ! Yoguesh veut profiter du fait qu’il ait sous la main une « spécialiste en chevaux » (hum…) pour essayer de sensibiliser les propriétaires, mais la tâche s’annonce compliquée. Cela dit, qui ne tente rien n’a rien, et je vais demander à Yoguesh si nous pouvons y aller demain après-midi, pour qu’il me serve d’interprète et de « lien ».

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Me voici dans le Life&Leaf Fare Trade Shop, joli petit magasin ne vendant que des produits de commerce équitable et quelques thés bios. J’embarque 2 sachets de thé et quelques babioles et je continue ma descente sur Nehru Road.

A Clubside (un gros carrefour), j’embranche sur LadenLa Road pour rejoindre le célèbre Nathmull’s. En chemin, un chien endormi attire mon attention…qu’est ce qu’il est gros ! hé oui, chien errant ne rime pas vraiment avec « mort de faim » ici…

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Quelques mètres plus loin, d’autres chiens errants dorment au pied d’une statue.

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Je passe par hasard devant Hayden Hall. Le nom me disant vaguement quelque chose (il est également dans le Lonely Planet, comme enseigne de commerce équitable également), j’y entre, et y trouve, outre de magnifiques tapis, un sac fait main d’une qualité incomparable ! En plus il est beau et c’est pour la bonne cause, n’hésitons pas ! Arrivée à la caisse, nouvelle surprise, son prix est de 175rp (3,5€). Quoi ? Seulement ? J’en étais presque gênée de payer si peu pour un si beau sac… Alors je me suis dit que j’en ferais la pub sur ce blog et que j’y retournerai d’ici fin juillet.

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Petit détail noté en ville, et qui me choque à chaque fois, mais qui est tout à fait normal pour un Hindou : ce signe, synonyme d’horreur dans bien des têtes européennes.

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Et c’est encore pire quand on le retrouve fortuitement en compagnie d’un des nombreux drapeaux allemands (Coupe du Monde oblige)…

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N’y voyez pas une seconde un quelconque esprit nazi, c’est tout simplement un symbole hindou, l’éternel recommencement en quelque sorte… pas étonnant que « le moustachu » l’ait choisi comme symbole d’un empire qu’il voulait voir durer 1000 ans.

Arrivée au fameux Nathmull’s, je me rends (malheureusement) compte d’une chose : je n’y connais strictement rien en thés ! Mais point de crainte en ce lieu : vous serez reçu par le patron en personne, issu de la famille ayant ouvert cette boutique en 1931…Autant dire qu’ils sont au thé ce que sont les plus fins œnologues au vin ! Et j’ai eu droit à des dégustations de senteur (avec un procédé très particulier pour faire ressortir les arômes des feuilles de thé, dans les mains), du « cru moyen » jusqu’au « Grand Cru Classé ». Je ressortirai du magasin avec 2 sachets de thé, que je ne détaillerai pas, car une certaine lectrice (coucou maman !) ne doit pas savoir où j’ai acheté « le » meilleur thé du monde. (Je suis allée dans d’autres magasins de thé après, sur conseils du Dr Pandey de Kalimpong, donc j’ai une dizaine de thés à faire déguster à ma goûteuse de thé attitrée !)

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L’heure de rentrer arrive tout doucement, je vais donc chercher mon joli drapeau français chez le tailleur, la finition est vraiment très belle ! Puis je retourne sur Hill Cart Road (la rue qui traverse Chowk bazaar, et également l’artère principale de Darjeeling) pour prendre un taxi collectif pour Lebong… Cette fois-ci j’ai pu compter, nous sommes rentrés à 17 dans (et sur) la voiture !

Au fait, savez-vous pourquoi j’ai appelé mon titre ainsi ? Car Darjeeling, en tibétain signifie : le pays de la foudre. On octroie deux origines au nom de cette ville. Celle décrite précédemment et une colline au dessus de Chowrasta, Observatory Hill, colline sacrée pour les bouddhistes et les hindouistes où se dressait jadis le Dorje Ling, le gompa (temple) qui donna son nom à la ville. (merci Lonely Planet !)

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Commentaires
C
Le chien... J'ai cru que c'était un cochon au départ, tellement il est ENOOOOOOOORRRRRRRRRRME !!
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