19 juin 2010, première journée de grève à Darjeeling
Journée assez ennuyeuse, il faut bien l’avouer, même si les «
distractions » n’ont pas manqué ! Pas de capture de chiens de matin en
raison de la grève (si vous circulez en voiture, même dans Lebong , vous
prenez le risque de vous la faire caillasser et brûler !), donc
seulement 3 stérilisations (les chiennes attrapées la veille), que j’ai
faites en moins de 45 minutes.
Le bénévole avec une chienne tout juste stérilisée :
A 10h30 c’était plié, et vient
l’inéluctable question : que fait-on du reste de la journée ? Impossible
d’aller en ville, pas grand-chose à faire de l’après-midi a priori car
l’électricité a été coupée à midi, la pluie de la mousson qui s’annonce
doucement mais surement pour toute l’après-midi… Tout cela promet un
ennui terrible.
Après le repas, je décide d’aller voir notre petit chien opéré de sa
hernie périnéale. Grand bien m’en a pris car j’ai pu constater,
contrairement à ce que l’on m’avait annoncé le matin « il va bien, il a
mangé » que non, le chien n’allait pas bien du tout ! Il peinait à
marcher, était visiblement très douloureux au niveau de l’abdomen et le
côté gauche de sa hernie avait doublé de volume. En palpant, c’était à
nouveau liquidien, comme le 16 juin dernier…
Nous décidons alors de l’opérer immédiatement, en stérilisant les
instruments en « cocotte minute » (système D !), sans lumière (enfin si,
les lampes de poche !) et sans trop savoir dans quoi nous nous lançons.
Il faut avouer que dans les bouquins c’est bien joli, mais une fois «
dans » le chien, c’est tout de suite moins évident. Après une bonne
heure de débridement de multiples zones de fibrose ayant entouré ce que
nous croyons être la vessie, nous nous rendons compte que cela ne nous
mène à rien, que nous n’arriverons pas à tout enlever. Petit moment de
désespoir, où l’on était presque à euthanasier le chien car nous
n’arrivions vraiment pas à libérer sa « vessie » de toutes ces
adhérences. Mais comme il ne faut jamais désespérer trop tôt, nous
finissons par trouver la solution, à savoir que cette poche remplie de
liquide n’était PAS la vessie, que la vessie était plus profonde, plus
musculeuse (ouf je me disais bien que la dernière fois ce n’était pas
normal !) et que tout ce que nous avons essayé de sauvegarder avec
précaution, ce n’était que de la fibrose ! Après avoir joyeusement coupé
dedans, nous apercevons enfin le vrai trou de la hernie, nous refoulons
la vessie et le petit bout d’intestin qui traînait par là et nous
(enfin Yoguesh) refermons.
Le chien n’est pas tiré d’affaire pour autant car il était extrêmement
constipé, il faut donc finir le travail en retirant (manuellement s’il
vous plait) le maximum de fécès et en lui administrant un laxatif par
voie rectale. Ce que je me propose de faire, comme Yoguesh est
visiblement fatigué de ses deux heures de chirurgie (et on le comprend
!).
Le réveil de ce pauvre chien sera long (la chirurgie l’a été et il a du
être « repoussé » plusieurs fois) et à la tombée de la nuit il n’était
pas dans sa meilleure forme… Espérons pour lui que cela marche cette
fois-ci…
Entre temps, nous retournons voir la vache du 14 juin dernier, qui a
désormais bon appétit mais ne se lève toujours pas... Manquant de moyens
thérapeutiques, nous lui administrons par défaut un soluté calcique (je
n’en vois pas trop l’intérêt mais bon, comme de toute façon on n’a pas
grand-chose d’autre) et un anti-inflammatoire (méloxicam). Nous y
retournerons demain matin pour entamer un traitement à base de
corticoïdes, au cas où ce serait une lésion nerveuse qui provoque l’état
de cette vache.
A notre retour au refuge, toujours pas d’électricité, alors on passe le
temps comme on peut, sous la pluie battante… Yoguesh me montre une drôle
de spécialité locale, des sortes de cannellonis crus qui, une fois
plongés dans l’huile bouillante, gonflent instantanément ! C’est assez
salé, ça n’a pas spécialement de goût à part le faire d’être frit mais
c’est sympa !
Le pti dej habituel, aux pois
chiches cette fois ci
: