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Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
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19 juin 2010

19 juin 2010, première journée de grève à Darjeeling

Journée assez ennuyeuse, il faut bien l’avouer, même si les « distractions » n’ont pas manqué ! Pas de capture de chiens de matin en raison de la grève (si vous circulez en voiture, même dans Lebong , vous prenez le risque de vous la faire caillasser et brûler !), donc seulement 3 stérilisations (les chiennes attrapées la veille), que j’ai faites en moins de 45 minutes.

Le bénévole avec une chienne tout juste stérilisée :


A 10h30 c’était plié, et vient l’inéluctable question : que fait-on du reste de la journée ? Impossible d’aller en ville, pas grand-chose à faire de l’après-midi a priori car l’électricité a été coupée à midi, la pluie de la mousson qui s’annonce doucement mais surement pour toute l’après-midi… Tout cela promet un ennui terrible.

Après le repas, je décide d’aller voir notre petit chien opéré de sa hernie périnéale. Grand bien m’en a pris car j’ai pu constater, contrairement à ce que l’on m’avait annoncé le matin « il va bien, il a mangé » que non, le chien n’allait pas bien du tout ! Il peinait à marcher, était visiblement très douloureux au niveau de l’abdomen et le côté gauche de sa hernie avait doublé de volume. En palpant, c’était à nouveau liquidien, comme le 16 juin dernier…


Nous décidons alors de l’opérer immédiatement, en stérilisant les instruments en « cocotte minute » (système D !), sans lumière (enfin si, les lampes de poche !) et sans trop savoir dans quoi nous nous lançons. Il faut avouer que dans les bouquins c’est bien joli, mais une fois « dans » le chien, c’est tout de suite moins évident. Après une bonne heure de débridement de multiples zones de fibrose ayant entouré ce que nous croyons être la vessie, nous nous rendons compte que cela ne nous mène à rien, que nous n’arriverons pas à tout enlever. Petit moment de désespoir, où l’on était presque à euthanasier le chien car nous n’arrivions vraiment pas à libérer sa « vessie » de toutes ces adhérences. Mais comme il ne faut jamais désespérer trop tôt, nous finissons par trouver la solution, à savoir que cette poche remplie de liquide n’était PAS la vessie, que la vessie était plus profonde, plus musculeuse (ouf je me disais bien que la dernière fois ce n’était pas normal !) et que tout ce que  nous avons essayé de sauvegarder avec précaution, ce n’était que de la fibrose ! Après avoir joyeusement coupé dedans, nous apercevons enfin le vrai trou de la hernie, nous refoulons la vessie et le petit bout d’intestin qui traînait par là et nous (enfin Yoguesh) refermons.


Le chien n’est pas tiré d’affaire pour autant car il était extrêmement constipé, il faut donc finir le travail en retirant (manuellement s’il vous plait) le maximum de fécès et en lui administrant un laxatif par voie rectale. Ce que je me propose de faire, comme Yoguesh est visiblement fatigué de ses deux heures de chirurgie (et on le comprend !).


Le réveil de ce pauvre chien sera long (la chirurgie l’a été et il a du être « repoussé » plusieurs fois) et à la tombée de la nuit il n’était pas dans sa meilleure forme… Espérons pour lui que cela marche cette fois-ci…


Entre temps, nous retournons voir la vache du 14 juin dernier, qui a désormais bon appétit mais ne se lève toujours pas... Manquant de moyens thérapeutiques, nous lui administrons par défaut un soluté calcique (je n’en vois pas trop l’intérêt mais bon, comme de toute façon on n’a pas grand-chose d’autre) et un anti-inflammatoire (méloxicam). Nous y retournerons demain matin pour entamer un traitement à base de corticoïdes, au cas où ce serait une lésion nerveuse qui provoque l’état de cette vache.


A notre retour au refuge, toujours pas d’électricité, alors on passe le temps comme on peut, sous la pluie battante… Yoguesh me montre une drôle de spécialité locale, des sortes de cannellonis crus qui, une fois plongés dans l’huile bouillante, gonflent instantanément ! C’est assez salé, ça n’a pas spécialement de goût à part le faire d’être frit mais c’est sympa !

Le pti dej habituel, aux pois chiches cette fois ci :

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