2e jour à Darjeeling, 3 juin 2010
2e jour à Darjeeling
(je chargerai les photos dès que possible, la connexion ne le permet pas pour l'instant)
La
matinée fut moyennement chargée, avec tout d’abord les soins aux animaux
emmenés par leurs propriétaires : soin de plaie d’un petit chien amputé de
la patte avant droite (déjà vu la veille), et perfusion (bolus de 250ml de
Ringer-Lactate) et injections (métoclopramide) pour un chiot qui vomit après
chaque repas.
En ce
qui concerne les diagnostics, hormis la prise de température, l’auscultation
avec un (mauvais) stéthoscope et éventuellement une radiographie (à faire à
Darjeeling, 10-15min de route), tout est fait « à l’ancienne ». Les
diagnostics sont donc très empiriques et principalement orientés en fonction
des (rares) médicaments disponibles…
Ensuite,
nous avons pratiqué 2 stérilisations de chattes. Le vétérinaire a réalisé la
première, pour me montrer sa technique (abord unique par le flanc droit), puis
j’ai fait la 2e. Rien de bien compliqué, si ce n’est que pour la
première chatte, qui avait mis bas récemment et qui avait de ce fait l’utérus
fragile, au moment d’aller chercher l’ovaire gauche (en remontant la corne
droite et en redescendant le long de la corne gauche), l’utérus s’est rompu,
laissant l’ovaire « en liberté » dans la cavité abdominale !
Yoguesh a tenté pendant 5 minutes de le récupérer, en vain… il a donc retiré
l’utérus et l’ovaire gauche, mais l’ovaire droit est toujours présent, donc la
chatte aura des chaleurs… Ce genre de situation, en France, serait très
embarassante pour un vétérinaire, car la plupart des propriétaires qui viennent
faire stériliser leurs animaux le font dans une optique de
« tranquillité » (tout propriétaire d’une chatte ayant eu des
chaleurs comprendra de quoi il retourne…), alors qu’ici, l’objectif était
simplement l’absence de reproduction, c’est pourquoi il n’a pas jugé utile de
retourner la chatte pour aller chercher l’ovaire par le flanc gauche.
A mon
tour maintenant de faire la 2e chatte, une jolie petite rouquine
qui, malheureusement, n’a pas voulu dormir correctement durant la chirurgie…
après l’avoir « repoussée » 2 fois, nous nous sommes résignés à
simplement anesthésier localement le ligament suspenseur de l’ovaire, à l’aide
de lidocaïne (la chatte ne bougeait pas, mais grognait dès qu’on touchait à ce
ligament, assez innervé). Cela a plutôt bien fonctionné, même si de ce fait le risque
de saignement était un peu plus important.
A la fin
de cette petite chirurgie, le vétérinaire m’a demandé si cela ne me dérangeait
pas de nettoyer une plaie d’amputation, car il avait une course à faire. J’ai
accepté bien volontiers, me disant que ça ne devait pas être grand-chose. Hé
bien…encore une fois, âmes sensibles s’abstenir ! Il s’agissait d’un chien
errant qui avait été amputé 5-6 jours plus tôt du postérieur droit, et qui
s’arrachait les fils… Bref, pour faire court, ça ne ressemblait plus à rien, il
y avait des trous partout, des zones de nécrose… et UNE question : va-t-il
y avoir assez de peau pour refermer tout ça ?
http://indiavet.canalblog.com/archives/photos_potentiellement_choquantes/index.html
Bon, quand faut y aller, faut y aller…. Finalement ça s’est révélé beaucoup moins dégoutant que ce que je pensais (mais ce n’est pas une raison pour cliquer sur le lien maman !), et après avoir coupé certaines zones de nécrose, coupé tous les « ponts » de peau qui restaient (et qui allaient se nécroser) et ravivé les bords de la plaie, j’ai refermé, plan par plan… et au final c’est pas si moche !
D’ailleurs
j’ai été étonnée du fil utilisé pour les sutures, il s’agit du fameux
« catgut », dont l’utilisation est désormais interdite en France
(quelqu’un pourrait-il me rappeler pourquoi ?), mais ce fil…pratique,
résistant, résorbable, ne se tord pas… bref, dommage que ça n’existe plus en
France !
Enfin,
avant de pouvoir manger (il était 14h), nous avons reçu un chien emmené en
pleine crise de convulsions… malheureusement, sans Valium, c’était un peu
tendu…après avoir tenté, sans succès, de la xylazine, le vétérinaire s’est
résolu à donner une ordonnance pour du Valium par voie orale, à donner quand la
crise sera passée…
Puis après la pause de midi (ah oui, il faudra que je fasse un article sur la nourriture ici… mon estomac commence à s’habituer aux épices, ouf !), nous avons enfin posé le bandage à Lucy, le petit chiot au fémur fracturé… Alors c’est loin d’être du grand art, et c’est sûrement le bandage le plus moche que j’ai pu faire pour l’instant, mais au moins ça lui maintient le postérieur à peu près immobile et le fémur à peu près droit… je dis bien à peu près, car je ne suis pas du tout satisfaite du système qu’on a mis en place, mais on a fait avec les moyens du bord. J’ai fait 2 vidéos de Lucy, avant et après le bandage, elle se débrouille très bien avec, arrive à descendre les escaliers toute seule (par contre il faut la monter), marche, cours… enfin bref, un vrai chiot, quoi ! Un vrai chiot narcoleptique, qui dort paisiblement sur mes genoux pendant que je rédige ce petit journal de bord, alors qu’il y a quelques minutes elle voulait sauter dans tous les sens.
Puis nous sommes allés à Darjeeling pour me trouver une connexion illimitée via mon portable, qui serait connecté à l’ordinateur via bluetooth. Bon, visiblement, cela ne marche pas, mais demain Yoguesh me trouvera une solution, comme toujours ! Je n’ai malheureusement pas pu prendre de photos à Darjeeling, d’une part parce qu’il faisait très moche (la ville était carrément dans un nuage), et d’autre part parce que j’avais oublié la carte SD de mon appareil photo… avant de me rendre compte, sur le chemin du retour, que j’en avais une de secours dans le sac !
Et la soirée, je viens de la passer avec Lucy, qui est décidément plus que craquante et sacrément caline!