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Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
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12 juillet 2010

11 juillet 2010, visite de la Pagode de la Paix Japonaise


Cette matinée fut calme, très calme, trop calme… Après un réveil tardif (petite grasse mat’ du dimanche, il ne faut pas perdre les bonnes habitudes occidentales !) et quelques tchapatis avec une sauce à base de pommes de terre, les quelques consultations de la matinée ont commencées. Mon petit carlin va de mieux en mieux mais sa température ne baisse pas autant que j’aimerais. Mais l’évolution sur les dernières 24h est quand même plus prononcée que la journée précédente, donc on va s’estimer heureux et on va poursuivre le traitement.

Mon petit amputé est revenu et, comme je le craignais, les sutures à l’endroit où la peau était tendue ont lâchées, faisant un trou béant de 2-3cm de diamètre. Seul petit point positif, de la fibrine commence à combler la plaie…il serait temps ! J’appelle Yoguesh, qui arrivera…en pyjama ! En voila un qui prend encore plus les bonnes habitudes occidentales que moi ! Et nous en arriverons à la même conclusion : on va laisser cicatriser par seconde intention, autrement dit sans y toucher, si ce n’est désinfecter tous les jours et protéger la plaie. Il me fait mettre une poudre antibiotique pour assécher la plaie après nettoyage, mais nos avis divergent quant au traitement. Je vais choisir d’opter plutôt pour la solution que j’ai apprise et je ne laisserai pas la poudre poser 24h mais plutôt 24 secondes, puis je rincerai et protègerai la plaie avec un léger bandage, pour que la granulation puisse se faire au plus vite.

Les soins et consultations terminés, il est 10h…fin de la journée ! La pluie commencera à tomber drue, décourageant sans doute les quelques autres patients qui auraient peut-être voulu se présenter. Après avoir attendu quelques heures dans ma chambre (je commence à connaitre les chapitres « culture » du Lonely Planet par cœur), Yoguesh me propose d’aller cet après-midi, si la pluie cesse, à la Japenese Peace Pagoda. Je visualise déjà l’emplacement puisque comme dit, je connais presque mon Lonely Planet par cœur ! Ce n’est pas tout près (à 35min à pied du centre-ville…en réalité ça doit être plutôt 45), mais Yoguesh me propose de m’emmener à moto. Vers 15h nous démarrons, sous un ciel menaçant mais simplement brumeux…pour le moment.

La Pagode de la Paix Japonaise est l’une des 70 pagodes construites dans le monde par l’organisation japonaise bouddhiste Nipponzan Myohoji. Dès l’entrée du site, les arbres donnent le ton :


Le site respire en effet le calme, le bien-être… bref, nous sommes encore une fois dans un lieu bouddhique. En montant les marches, nous arrivons devant le temple bouddhiste.


Au bruit qui s’échappe de la salle du haut, je comprends que c’est l’heure de la puja (prière). J’enlève donc mes chaussures et pénètre dans le temple, en passant sous ce bel écriteau.


Arrivée devant la salle de prière, la femme qui bat le tambour sacré me fait signe de m’installer dans la pièce. Les photos sont interdites pendant la puja, et même si je suppose que cela ne concernait que les photos avec flash, je n’ai pas osé m’attarder avec l’appareil en main. J’ai néanmoins, et je vais le relater ici, pu vivre pendant quelques minutes l’atmosphère d’une puja. Les fidèles sont à genoux sur une natte, face à l’autel, avec dans les mains une sorte de raquette de peau tendue et décorée, sur laquelle ils battent la mesure avec un bâton, en suivant le rythme de la personne qui bat le tambour sacré. Cette dernière (une femme dans le cas présent), assise en tailleur sur un tabouret devant le tambour chante, une mesure sur deux, toujours la même mélodie douce, entêtante et nasillarde. Je ne sais pas combien de temps cette puja a duré, car au bout de quelques minutes, à être assise sur mes talons, mes genoux m’ont rappelé à la réalité et j’ai poliment demandé à sortir (en même temps, j’étais seule dans la pièce). La femme m’a fait signe de la tête que je pouvais sortir et m’a tendu une poignée… de bonbons ! Des petits bonbons blancs, un peu comme des perles de sucre.

J’ai tout de même un peu « triché » et ai filmé une petite partie de la puja ainsi que la salle et les raquettes, mais la connexion ne permet sûrement pas de la mettre sur internet ici, il faudra donc attendre la prochaine fois que j’irai à Kalimpong, ce qui devrait arriver avant la fin de la semaine prochaine, day camp oblige.

En sortant de la salle de prière, je tombe sur de jolies estampes japonaises, dont celle-ci attirera particulièrement mon œil.



Revenue à la réalité, je sors du temple pour me diriger vers la fameuse pagode. La photo ne rend malheureusement pas la beauté de cet édifice, mais il permet néanmoins de se rendre à peu près compte de sa taille.


Deux lions, identiques à ceux postés devant le temple, en gardent l’entrée, vous pouvez en apercevoir un sur la photo précédente. Voici un détail du deuxième.


Fait assez étrange pour un monument à ciel ouvert, un panneau en anglais, hindi/nepali et bengali demande d’enlever ses chaussures, au niveau des lions.


Après avoir gravi quelques marches, en arrivant à l’étage supérieur, on peut voir, en tournant autour de la pagode, 4 Bouddhas représentant (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, depuis le plus visible)
Le sermon


La méditation


La naissance


Le Nirvana


Entre ces statues dorées, imposantes sans être pour autant colossales, s’intercalent des fresques représentant différents moments de la vie de Bouddha et d’autres personnages importants du bouddhisme.

Malheureusement, le ciel commence à s’assombrir et je rejoins Yoguesh alors que de légères gouttes tombent déjà. Il me propose de nous arrêter au Unique, le snack/pâtissier qui fait les délicieux samossas, avant de rentrer, et j’y découvre d’autres spécialités du coin, des variantes plus ou moins réussies de samossas. Si le « demi-sandwich » comme Yoguesh l’appelle vaut le détour, celui en forme d’œuf et frit n’est pas forcément inoubliable. Yoguesh, lui, prendra plutôt un chaat, c'est-à-dire, tout simplement, un en-cas salé (pour une fois mon Lonely Planet est avare de description…), servi dans une feuille de bananier, préparé sous nos yeux avec divers ingrédients, que ce soit des légumes (oignon cru, tomate, piment), des sortes de chips, des nouilles waiwai écrasées (du moins c’est ce à quoi ça ressemble) et divers sauces pour assaisonner le tout. Il me fera goûter, ma foi, c’est loin d’être mauvais et je m’en prendrai bien un à l’occasion. En sortant, ce que nous craignions est arrivé : il pleut à seaux.

Après avoir attendu de longues minutes que la pluie cesse, nous nous résignerons à rentrer sous une pluie assez drue, quoique pour le coin ce n’est sans doute qu’une petite bruine. Néanmoins, à mi-chemin, nous sommes déjà trempés (surtout Yoguesh, le passager a l’avantage d’être protégé en moto !) et nous nous arrêtons pour prendre un thé bien brûlant pour nous réchauffer. J’en profite pour prendre quelques photos des plantations sous la pluie.







A notre retour, évidemment, nous partons dans nos chambres nous changer et nous réchauffer (car ici il fait une quinzaine de degrés quand il pleut, c’est loin d’être la canicule) mais cette fois-ci la soirée promet de se terminer tard en raison…de la finale de la coupe du monde ! Moi qui croyais y échapper en venant ici, j’aurais du me renseigner un peu plus !

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