15 juillet 2010, mariage indien !

Journée chargée aujourd’hui ! Une petite dizaine de stérilisations ce matin, dont Yoguesh a fait la majeure partie parce qu’il y tenait vraiment (j’ai fini en faisant 2 stérilisations et 2 castrations) et au cours desquelles nous avons opéré une chienne gestantes :

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Huit embryons retirés et une cicatrice de 2,5cm de long… efficace, tout simplement !

De l’autre côté de la rue, il y a de l’agitation et du bruit : Catrina m’explique qu’il y a un mariage qui aura lieu dans quelques minutes. Nous nous dépêchons alors d’opérer une petite chatte blanche qui a un carcinome au niveau de l’oreille droite : il s’agit d’une tumeur induite par les UV, et malheureusement les chats blancs vivants en altitude sont particulièrement touchés… Le traitement est simple, s’il n’est pas trop tardif : couper les oreilles. Aujourd’hui nous ne pourrons couper que l’oreille droite, la plus touchée, car l’appareil à cautériser que l’on utilise pour les chiens est en train de rendre l’âme, mais il faudra faire revenir la chatte pour couper l’oreille gauche également, car elle présente déjà des lésions laissant suspecter un début de tumeur.

Voici donc la petite chatte blanche avant opération :



Et après opération :


Nous descendons ensuite dans la rue, assister au mariage. Je n’ai pas bien saisi tous les tenants et aboutissants de cette cérémonie, mais en voici les grandes lignes : les mariés arrivent devant la maison en montant la colline (toujours, il ne faut pas arriver par le haut de la rue, donc quelques dizaines de mètres avant la maison ils ont pris un autre chemin pour arriver par en bas).
Ils s’arrêtent, avec le « cortège », devant un petit autel


La mariée


Le marié en train de recevoir une bénédiction


Puis ils s’assoient sur les chaises que l’on aperçoit sur la première photo et boivent chacun une tasse (rempli de thé ???)


Après une (longue) attente, ils vont s’installer dans la maison, non sans subir au préalable le traditionnel lancé de riz ! Cela dit, ici les parapluies ne servent pas qu’à se protéger de la mousson !


Ils passeront ensuite le reste de la journée sur le canapé dans le salon, à recevoir les offrandes des invités et leur bénédiction


Après avoir béni le couple et leur avoir offert un présent, nous nous dirigeons vers une autre maison attenante pour manger (les mariés, eux, ne mangeront pas de la journée, à peine une tasse de thé le matin !).


Ce fut, ma foi, vraiment délicieux et je me suis levée pour me resservir ! Nous avons fini le repas par des sortes de petites boulettes de lait caillé baignant dans du lait sucré, très doux et apaisant après le feu des épices !


Enfin, de la même manière que lors de la cérémonie du 13e jour suivant le décès de Bharat, nous nous sommes levés et avons pris congé de nos hôtes. Ainsi se terminait la fête du mariage pour nous. Il y eu encore de la musique durant l’après-midi, quand il y avait de l’électricité évidemment, mais autrement, pas beaucoup d’animation. Il parait que c’est la toute première partie des cérémonies du mariage et que c’est la plus petite…

La journée ne fut pas finie pour autant : une dame nous amène un chien bien mal en point, il s’était échappé et est revenu mardi en piteux état, elle pense qu’il s’est fait attaquer par une bande de chiens. Le pauvre semble couvert de blessures, dont certaines profondes, mais a également 40,7°C de température ! Circonstances exceptionnelles, nous ne pouvons pas le garder car aucune cage de libre, la dame ne peut pas le porter (après anesthésie) chez elle et ne peut pas attendre car elle doit partir travailler… Bref, accord trouvé, je le garderai dans ma chambre pour la nuit (moi ça ne me dérangeait pas à la base mais ce n’est pas très bien par rapport aux règles du refuge et ma sécurité), car la dame a fait l’effort de ramener son chien de loin, même si elle n’a pas les moyens de payer des soins et que la plupart du temps les gens ne prennent pas la peine d’emmener leur chien se faire soigner en cas d’accident comme celui-ci.

Nous anesthésions donc le pauvre chien et commençons à raser les plaies (une tondeuse aurait été plus appropriée, mais il n’y en a pas)… et l’horreur se dévoile petit à petit sous nos yeux.

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Ce n’est pas un chien mais une meute de chiens qui a du s’acharner sur ce pauvre animal, et en plus des blessures superficielles sanguinolentes, bien visibles mais pas forcément importantes, il y a plusieurs marques de crocs formant des trous dans la peau, siège parfait pour des abcès multiples, qui avaient déjà commencé à se former apparemment. Nous repèrerons 6 zones bien atteintes, une profonde sur la patte gauche et 3 sur les pattes arrière, dont une belle marque de croc en train de dégénérer en lymphangite, et même entre les cuisses, de multiples petits abcès superficiels. Difficile de savoir si les petites lésions ont été infligées par les chiens ou sont des lésions de grattage, car visiblement il semble allergique aux puces, pour ne pas faire les choses à moitié…

Après un bon lavage à la bétadine savon et eau oxygénée, une piqûre d’antibiotique puissant, d’anti-inflammatoire, de vaccin anti-rabique et d’ivermectine, nous le laisserons se réveiller tranquillement. Mais après une petite escapade dans la rue, à moitié endormi, nous préfèrerons l’enfermer provisoirement dans la salle de chirurgie où il ne pourra pas se blesser. Finalement, cet endroit lui convenant, il y restera toute la nuit, et c’est Chester, le grand timide, qui prendra sa place dans ma chambre… Sa plaie à l’oreille cicatrise bien, mais il a vraiment peur que l’on y touche et à chaque soin je mets deux bonnes heures à regagner sa confiance.