30 juin 2010, petites courses en ville
Pas de stérilisations ce matin car Subash est parti chercher du
matériel à Kalimpong, donc sans chauffeur, la voiture reste au garage.
Dommage, j’étais bien motivée pour opérer ! Cela dit, Yoguesh me
donnera quand même du travail à me mettre sous la dent (ou plutôt le
scalpel) : une castration de chien (où je me suis rendue compte que je
fais toujours mes sutures de travers, j’ai un problème avec ça ! Mais
bon, en même temps les sutures tiennent bien et sont peu visibles, donc
reste à régler le problème de la rectitude) et une stérilisation de
chatte.
Vient ensuite le tour de « mon » petit amputé, vous vous souvenez le
petit chien blanc amputé d’une patte avant ? La plaie évoluait bien,
mais il restait quelques jours de soins à faire impérativement pour
éviter que l’infection ne reprenne. Evidemment, ça n’a pas loupé, les
propriétaires estimant que la plaie n’était pas trop mal n’ont pas pris
la peine de revenir, et moins de deux semaines plus tard (c'est-à-dire
hier), revoici le chien, avec cette fois un gros trou, les points de
suture ont lâché et l’infection s’étend en profondeur, touchant la
scapula. Il n’y a pas trop le choix, il faut réopérer et ré-amputer un
bout de scapula, afin de stopper l’infection.
Evidemment les images avant/après peuvent choquer certaines personnes,
c’est pourquoi elles seront diffusées dans la partie prévue à cet effet.
Au final, je ne suis pas mécontente de ma première « amputation », car
même si ça n’a pas été du grand art (une amputation c’est rarement
magnifique), nous avons pu retirer toute la partie nécrosée, les marges
sont saines, nous avons rincé le tout avec une solution antibiotique et
refermé tant bien que mal, étant donné les dégâts que la peau avait
déjà subi. Reste maintenant à savoir si les propriétaires accepteront
de nous ramener le chien tous les jours pendant 7-10 jours, mais j’ai
demandé à Yoguesh de leur faire un peu peur, histoire de les motiver.
Voici le petit chien avec son joli nouveau pansement, en phase de
réveil (avec la chatte opérée juste avant). Le pauvre, cela fait plus
d’un mois qu’il est en soin post-amputation, j’espère vraiment que
cette fois-ci sera la bonne.
S’en suit une discussion entre filles, avec Bidia et Catrina, où nous
comparons la place des femmes dans les cultures indienne et
occidentale. Il en ressort pas mal de points communs, même si le
traitement réservé aux femmes en Inde s’apparente plus au traitement
des femmes il y a quelques dizaines d’années en Europe que de nos
jours. J’ai également appris pleins de choses intéressantes sur les
habitudes vestimentaires des femmes, j’en ferai un article à l’occasion.
Après le repas, je pars en ville avec Bidia (qui, elle, rentre chez
elle). En chemin, je croise un panneau que je voulais prendre en photo
depuis plusieurs semaines, je le trouve très drôle pour un panneau
officiel.
Avec Bidia je fais quelques emplettes puis je pars en ville seule faire
quelques courses, des choses extrêmement intéressantes, acheter des
timbres, recharger mon crédit de téléphone, etc. bref, cela vaut
vraiment la peine d’en parler sur un blog, n’est-ce pas ! Quoiqu’en
fait si, pour vous donner une idée, pour avoir 2 Gb de téléchargement,
cela coute 98 roupies, soit moins de 2€. Les télécommunications en Inde
sont imbattables je crois…
En remontant Ladenla Road, je passe devant un magasin dont le nom m’est
familier (effectivement, il est cité dans le Lonely Planet) alors je
décide d’y faire un saut, pour voir. J’en ressortirai avec 2 pashminas
(hé oui, encore !) de qualité moyenne, dont l’une a une méthode de
fabrication vraiment très particulière : deux pashminas très fines et
de couleurs différentes sont cousues ensembles et les motifs sont
découpés tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre, de sorte à faire 2
couleurs différentes de cœurs (le motif de cette pashmina). Original et
sympathique.
Voulant voir Observatory Hill, je traverse obligatoirement Chowrasta,
où je rencontre mes petits poneys : certains semblent avoir pris des
formes, à moins que ce ne soient les yeux de la foi qui me fassent dire
cela. Mais certains restent tout de même encore maigres, mais
globalement il semble y avoir une amélioration, confirmée par certains
soigneurs (les plus âgés, les jeunes ne se sont même pas rappelés de
moi…je commence à comprendre pourquoi Yoguesh ne les aime pas).
Néanmoins, en croisant la propriétaire sur la place, je lui demande
l’autorisation de revenir prochainement un matin (probablement
vendredi) pour vacciner les poneys contre le tétanos et la rage et pour
faire un petit « cours » sur le ferrage, parce que les aplombs de
certains feraient frémir plus d’un maréchal !
Je m’engage alors sur la petite route contournant l’Observatory Hill
(je ne trouverai pas le chemin pour monter, tant pis, ça sera pour la
prochaine fois), et la chance aidant, j’ai droit à quelques panoramas
très agréables.
Sur le chemin il y a même un petit lieu de recueillement hindou
[img][/img]
En remontant vers Chowrasta, je passe devant un imposant monument,
probablement le Bengal Natural History Museum devant lequel trône une
statue blanche.
Finalement, l’heure tourne et je me ravise, mieux vaut bifurquer vers
Chowk Bazaar pour reprendre un taxi pour Lebong avant la nuit. En
chemin je croise une chienne un peu timide et ses 3 chiots, presque
aussi grands qu’elle !
J’aimerais bien comprendre l’engouement des indiens pour l’Argentine…
les rues sont tapissées de drapeaux brésiliens ou argentins !
Je m’enfile donc dans les ruelles étroites que désormais je commence à
connaître très bien, achetant au passage une mangue pour le dessert du
soir, et j’arrive à la station de taxis juste avant que l’un ne parte
pour Lebong ! J’arrive donc au refuge à la tombée de la nuit (la nuit
tombe entre 18h30 et 19h ici). Malheureusement une coupure
d’électricité de 2h viendra démotiver tout le monde à faire une petite
soirée et les gens vont donc se coucher, comme à leur habitude , vers
21h.