9 juillet 2010, reprise des stérilisations
Réveil dans la brume ce matin, mais de bonne humeur : l’ambulance n’est
pas là, cela signifie que la capture des chiens est en cours !
Effectivement, les employés du refuge arriveront quelques minutes plus
tard, avec 8 chiens dans le « coffre » !
Je commence la journée en soignant le chien d’hier qui avait de la
fièvre, elle a baissé et le chien mange à nouveau ce matin, une bonne
nouvelle de plus ! Le staff prépare la salle pour les chirurgies, que
je ferai toutes, pour une fois, et d’affilée, presque sans faire de
pause. Autrement dit, après 6 femelles et 2 mâles, je suis un peu sur
les rotules et en légère hypoglycémie, malgré les sucettes ! D’ailleurs
petit aparté pour les gourmands, ici ils ont des parfums originaux : le
plus courant est mangue, puis viennent litchi, raisin, ananas, cassis
et melon. Si j’aime beaucoup mangue, cassis et raisin, je ne peux pas
en dire autant du melon, et ce matin il n’y avait que ça, snif…
Qu’importe, en 2h15 (on a été lents ce matin…), tout est plié ! Je fais
les soins de plaie à mon petit amputé, qui décidément ne guérit pas
comme j’aimerais (il manque de peau à cet endroit donc la suture
s’ouvre à certains endroits, et d’après Yoguesh il se pourrait qu’il
réagisse aux fils de sutures, ce qui est assez probable vue la
localisation des « trous » qui se forment) et administre des
vermifuges/compléments calciques à des chiots de propriétaire.
En milieu d’après-midi, Catrina m’annonce que la « collerette » pour le
chien qui s’automutile est enfin prête. En réalité, elle existait déjà
mais ils ne savaient plus où elle était. Cela dit, 2 jours pour la
retrouver, c’est peut-être un peu exagéré… mais bon, nous sommes en
Inde, il ne faut pas être pressé… Malheureusement, pendant ces 2 jours
et demi, Sandy (c’est son nom) avait eu le temps de transformer ses
plaies certes moches, mais non effrayantes en un capharnaüm faisant
dresser les cheveux sur la tête. L’antérieur gauche tout
particulièrement a été sérieusement entamé et Sandy s’est mutilé
jusqu’au tendon, heureusement tendon relativement peu important
puisqu’il s’agit apparemment de l’extenseur du 4e doigt. Mais
n’empêche, c’est profond et peu ragoutant, et potentiellement
douloureux pour lui. Après une légère sédation, pour pouvoir travailler
tranquille, je m’attèle, avec Catrina et un employé du staff, aux
lavages des plaies (antérieurs et postérieur droit), à grand renfort de
bétadine savon et parfois d’eau oxygénée. Les plaies sont ensuite
recouvertes de leur fameuse crème verte aux plantes qui a une odeur
très particulière (et tenace) mais qui d’après eux aide à guérir
rapidement. Puis nous fixons la « collerette » au cou du chien d’une
manière dont même Mc Gyver serait jaloux, et une petite injection
d’ivermectine pour la petite gale suspectée complètera le traitement.
Et maintenant, yapuka attendre…
Je ne sais pas si c’est le temps (brumeux), l’altitude ou les
chirurgies du matin, mais j’ai vraiment sommeil durant l’après-midi.
Cela dit, les siestes sont tout à fait compatibles avec l’activité du
refuge l’après-midi…