Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
Les tribulations d'une jeune vétérinaire en Inde
  • Jour après jour, le journal de bord d'une jeune vétérinaire qui, sitôt la thèse en poche, s'envole en Inde pour 2 mois d'humanitaire à Darjeeling et Kalimpong, dans le Bengal Occidental.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
21 juillet 2010

20 juillet 2010, le jour des français !

Journée un peu particulière aujourd’hui puis que j’ai rencontré… non pas 1, non pas 2… mais TROIS français ! Dans Darjeeling au moment de la mousson, ça relève presque de l’exploit !

La journée a commencé par la visite de notre petit Saint-Bernard, Bravo (c’est son nom), qui tousse et fait une poussée de fièvre. On ne répètera jamais assez que retirer un chiot très tôt à sa mère le prédispose aux ennuis de santé (celui-ci a été retiré à sa mère à l’âge de 20 jours !), et la mousson n’aide pas vraiment…. Alors antibiotiques pour le mini mastodonte, en espérant que ça passe vite.

Ensuite, stérilisations, 9 en tout, pour ma part j’ai fait un mâle et 3 femelles, dont une pleine, ma première ! Finalement ce n’est pas plus compliqué qu’une stérilisation normale, hormis que l’on pose plus de sutures vue la taille des vaisseaux sanguins et que l’ouverture est forcément plus grande, pour pouvoir sortir les ampoules embryonnaires.

Pendant cette chirurgie un peu spéciale, Bénédicte est arrivée. Bénédicte, c’est une française vivant à Siliguri que j’avais furtivement croisé au refuge quelques semaines auparavant et qui venait pour manger un bout avec moi ce midi. C’est une femme adorable, pétillante et pleine de vie, mais qui déprime un peu depuis qu’elle est venue s’installer à Siliguri pour y rejoindre son indien de mari. Siliguri est la grande ville du coin, la 2e plus grande du Bengale Occidental après Calcutta, elle fait 1,5 millions d’habitants et se situe à 3h de route de Darjeeling, dans la vallée (près de l’aéroport). Pourtant, malgré sa taille imposante (quoique pour l’Inde c’est une petite ville), c’est un désert culturellement parlant et les gens y sont, aux dires de Bénédicte, peu aimables voire même mal intentionnés envers les étrangers, particulièrement les femmes. Rien que ses voisins la prennent pour une fille de peu de vertu parce qu’elle ne vit pas chez ses beaux-parents… ça donne le ton ! En trois mois, cette fille hyper joviale avec laquelle j’aurais pu discuter des heures sans m’arrêter (ce que nous avons fait d’ailleurs) n’a pu se faire que 2 amis, et encore, la 2e se révèle fourbe et voleuse, et la première est une missionnaire américaine…

Nous partons donc pour le Glenary’s, un café très apprécié des touristes, à juste titre (pour la qualité de la nourriture et la vue, même si en période de mousson la vue est complètement bouchée). Pendant deux bonnes heures, nous nous racontons nos vies, refaisons le monde, elle me raconte particulièrement la difficulté de vivre en tant que femme occidentale en Inde (difficulté que Catrina avait d’ailleurs également soulevé lors d’une discussion le mois dernier)… il semble que vivre en Inde n’est pas une sinécure pour une occidentale et pour l’instant, tous les étrangers vivant en Inde me paraissent limite regretter leur choix…. Pour des raisons totalement différentes, cela me fait penser à Paris : tout le monde rêve d’y aller en vacances, mais beaucoup refuseraient d’y vivre…

A la sortie du Glenary’s, nous nous amusons à prendre les superbes gâteaux d’anniversaire en photos, ainsi que les pâtisseries dorées




A un autre café-terrasse (autre repère de touristes) où nous prenons un thé avant que Bénédicte ne doive partir pour saluer ses beaux-parents puis rentrer sur Siliguri avant que la nuit ne tombe, nous tombons sur deux autres français, touristes cette fois-ci, de passage à Darjeeling. Nous décidons, après le départ de Bénédicte, d’aller nous promener ensemble dans Chowk Bazaar puis sur Observatory Hill, histoire de leur faire découvrir quelques curiosités de cette ville.

Observatory Hill est la colline dominant les environs, où s’élevait jadis le Dorje Ling, gompa (monastère) qui donna son nom à la ville. Le gompa a aujourd’hui laissé place à une sorte de parc aux multiples petits monuments où les hindous viennent se recueillir. Pour les étrangers, c’est avant-tout un lieu extrêmement coloré et peuplé de singes chapardeurs.
L’entrée


Les innombrables drapeaux


Ces drapeaux de prière ne servent pas qu’à faire jolis… ils servent aussi de balançoire aux singes !


Une femelle et son petit


Ces singes ont l’habitude d’être nourris plus ou moins volontairement par les touristes. Certains sont dont légèrement entreprenants, voire agressifs quand ils sentent de la nourriture ou voient un objet intéressant. Cependant, comme ils se trouvent sur le chemin, il faut bien parfois essayer de passer à côté…


Le mâle sur la photo ci-dessus se révèlera étonnamment calme et inoffensif, posant presque pour la photo (j’en ai plusieurs de lui avec différentes mimiques)


En redescendant d’Observatory Hill, je prends congé de mes amis du jour pour continuer mes pérégrinations seule. Il faut dire qu’il est déjà 17h, les dernières jeep pour Lebong ne vont pas tarder à partir et j’ai encore plusieurs courses à faire. Tout d’abord, trouver du sel, des allumettes et une cigarette. QUOI ? Aline fume ? Que nenni, ces trois éléments vont s’avérer indispensables durant notre périple dans le Sikkim, avec mon chéri, afin de faire fuir (ou tomber) les sangsues… En effet, apparemment (je vous le confirmerai dans un petit mois) les sangsues répugnent le sel, donc en se tartinant le bas des jambes de sel (j’imagine déjà le bonheur au bout de 7 jours…. Aie aie aie…), on prévient l’accrochage de sangsues (très courantes dans le Sikkim, particulièrement en période humide), et en cas de « morsure », il faut approcher la chaleur d’une cigarette pour les faire tomber. Allumettes rapidement trouvées, sel également, même si je n’emmènerai probablement pas tout le kilo que j’ai du acheter (mais à 8 roupies le kg de sel, je n’avais pas envie de chercher plus longtemps), il ne reste plus qu’à demander une cigarette à Yoguesh et le tour est joué !

Je décide également, et là ce n’était pas l’idée du siècle, de demander à un marchand de me préparer un paan, c'est-à-dire une espèce de préparation à chiquer, à savoir une feuille pliée dans laquelle une bonne dizaine d’ingrédients sont ajoutés un par un. Intéressant à regarder lors de la préparation, et assez joli avant pliage.


Mais alors le mettre en bouche, c’est une autre histoire ! Les indiens ont l’habitude de chiquer, nombre d’échoppes vendent des sortes de cubes ressemblant vaguement à des bouts de fromage (en plus d’en avoir légèrement l’odeur), des demi noix d’arec, et ces fameux paans en préparation extemporanée, mais je n’arrive pas à comprendre comment ils mettent cela en bouche sans avoir des joues de hamster ! D’autant plus que je m’imaginais qu’un paan était agréable à chiquer, mais j’avais comme un gout de… produit vaisselle ? oui, c’est bien le mot, produit vaisselle dans la bouche ! ça doit être le lime, seul ingrédient dont j’ai osé demander le nom dans cette préparation. Au bout de 2 minutes à avoir l’air ridicule (j’ai d’abord croqué dedans pour en prendre seulement une moitié, selon les conseils de l’homme qui l’avait préparé) avec mes joues de hamster et mon paic citron en bouche, je m’en suis débarrassée à l’indienne, c'est-à-dire en le jetant dans un coin de rue…. Heureusement, c’est biodégradable, contrairement à la majorité des déchets jetés dans la rue ici…

(Ensuite retour sur Lebong en jeep et soirée tranquille, rien de bien intéressant à raconter!)

Ah si, une jolie photo prises dans Chowk Bazaar


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité